La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Élisabeth Borne Première ministre : « Une continuité totale avec le précédent gouvernement », regrette Gilles Platret
Par Romain David
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« On s’attendait à quelque chose d’un peu plus surprenant. » La montagne a-t-elle accouché d’une souris ? Élisabeth Borne, la ministre du Travail, a été chargée lundi par Emmanuel Macron de constituer un nouveau gouvernement. Le nom de cette ancienne collaboratrice de Lionel Jospin circulait déjà avant la réélection d’Emmanuel Macron, il s’est toutefois écoulé plus de trois semaines entre le second tour de la présidentielle et sa nomination à Matignon, laissant les commentateurs s’adonner à de nombreux pronostics.
« Ce n’est pas le choix de la surprise ou de l’effet waouh, c’est un personnage avec un parcours éminent, très respectable, mais le suspense que le président de la République avait ménagé laissait entendre qu’il souhaitait, par un effet de surprise, reprendre la main. Ce n’est pas le cas, on est dans une continuité totale avec le précédent gouvernement, dont Madame Borne est issue », a commenté mardi matin, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Gilles Platret, le maire LR de Chalon-sur-Saône.
Une absence de connexion avec le terrain ?
Spécialiste des transports et des questions d’urbanisme, ancienne préfète du Poitou-Charentes et de la Vienne, Élisabeth Borne affiche un profil technique. Elle devient la deuxième femme à entrer à Matignon après Édith Cresson. Gilles Platret relève qu’elle n’a jamais occupé de mandat électif jusqu’à présent. « Maintenant, à la tête de l’Etat, nous avons deux parcours, celui d’Emmanuel Macron et celui de la Première ministre, qui ont oublié l’échelon local, la dure réalité du terrain », pointe-t-il. « Ce n’était pas le cas avec Jean Castex et Edouard Philippe, qui avaient cette fibre du terrain. Je ne suis pas sûr que ce soit de bon augure pour les collectivités et les citoyens. On attendra le discours de politique générale. »
« Que des personnalités de droite ne se retrouvent pas en nombre au gouvernement, cela ne va pas me faire pleurer »
L’attente de sa nomination a pu générer une certaine frustration, observe-t-il. « Le président est maître de son agenda, cela énerve beaucoup, mais c’est lui qui décide du tempo. Il a souhaité aller au terme de son mandat pour pouvoir nommer ensuite le ou la remplaçante de Jean Castex, je ne trouve pas cela anormal même si c’est toujours pénible d’attendre. Cela nous a permis de passer en revue la moitié de l’échiquier politique français, on a pu apprendre des tas de biographie, Audrey Azoulay, Arnaud Montebourg, etc. », ironise Gilles Platret.
Mais également celle de Catherine Vautrin, présidente LR du Grand Reims, qui avait annoncé soutenir Emmanuel Macron pendant la campagne, et dont le nom a circulé ces derniers jours comme première ministrable. « Que des personnalités de droite ne se retrouvent pas en nombre au gouvernement, cela ne va pas me faire pleurer », commente Gilles Platret qui estime que les ralliements ont contribué à affaiblir sa famille politique. « Le macronisme, c’est la confusion des idées, il naît sur le mélange de la droite et de la gauche. Ce n’est pas leur dépassement, mais l’utilisation de la droite et de la gauche pour durer dans le temps », dénonce l’édile.