Elisabeth Borne : « Toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires dans le contexte d’inflation »
« C’est du dialogue social que viendra la réponse. […] Et c’est se mettre autour de la table, […] ce n’est pas bloquer le pays », a répondu la première ministre au président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, qui l’interrogeait sur les salaires, lors des questions d’actualité au gouvernement.

Elisabeth Borne : « Toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires dans le contexte d’inflation »

« C’est du dialogue social que viendra la réponse. […] Et c’est se mettre autour de la table, […] ce n’est pas bloquer le pays », a répondu la première ministre au président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, qui l’interrogeait sur les salaires, lors des questions d’actualité au gouvernement.
François Vignal

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A quelques jours de la marche du 16 octobre organisée par la Nupes, le président du groupe PS de la Haute assemblée, Patrick Kanner, a alerté la première ministre Elisabeth Borne sur la situation sociale du pays, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat ce mercredi.

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, « a augmenté de 52 % son salaire en 2021 »

Le 27 juillet, il lui avait « fait part de (sa) grande préoccupation sur la rentrée sociale de septembre », proposant une hausse du Smic « et surtout une grande conférence salariale ». « Aujourd’hui, le désordre s’installe et la colère gronde », selon Patrick Kanner, « la crise des carburants est le premier étage d’une crise sociale généralisée qui est sur son pas de tire ». Il dénonce un « autoritarisme » du gouvernement par la réquisition des employés des raffineries, « sans responsabiliser les employeurs ». Et d’ajouter : « Vous n’anticipez plus, vous palliez mal, par des rustines extrêmement coûteuses ». Regardez Patrick Kanner :

Alors que les salariés des raffineries TotalEnergies en grève demandent des hausses de salaires, l’ancien ministre de François Hollande souligne que le patron de l’entreprise, Patrick Pouyanné, « a augmenté de 52 % son salaire en 2021 ». « Certaines entreprises peuvent tripler leurs bénéfices, mais sans augmenter leurs salariés, sans contribuer à l’effort national », dénonce Patrick Kanner.

« Avec les hausses automatiques, le Smic a été revalorisé en un an de 8 % »

« S’agissant des profits exceptionnels, j’ai le plaisir de vous indiquer que dans le cadre du projet de loi de finances, vous pourrez examiner une disposition qui doit permettre de taxer les profits exceptionnels, notamment des compagnies pétrolières. Je n’ai pas de doute que vous aurez à cœur de voter cette disposition », lui a rétorqué d’abord Elisabeth Borne. Plutôt qu’une taxe sur les superprofits, le gouvernement compte plafonner les rentes des énergéticiens.

Côté salaires, rappelant les mesures déjà prises pour le pouvoir d’achat, comme le bouclier tarifaire, la suppression de certaines cotisations sociales et l’augmentation de la prime d’activité, la première ministre souligne qu’avec « les hausses automatiques, le Smic a été revalorisé en un an de 8 %. Je rappelle que l’inflation est de 6 %. Naturellement, cette revalorisation du smic doit conduire les branches à revoir leurs grilles salariales ».

La première ministre renvoie aux accords de branche, « plus de 500 ont été signés ». « La dynamique est là, elle doit se prolonger, car je suis d’accord, toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires, a fortiori dans le contexte d’inflation », soutient Elisabeth Borne (voir première vidéo). Pour la première ministre, « c’est du dialogue social que viendra la réponse. […] Et c’est se mettre autour de la table, respecter les accords majoritaires, chercher le compromis, ce n’est pas bloquer le pays ».

 

Dans la même thématique

Elisabeth Borne : « Toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires dans le contexte d’inflation »
7min

Économie

Aides aux entreprises : un face à face sous tension au Sénat entre Bernard Arnault et le communiste Fabien Gay

Le PDG du groupe LVMH a été auditionné ce 21 mai par la commission d’enquête sénatoriale sur les aides versées aux grandes entreprises. Suppressions de postes chez Moët Hennessy, présence de filiales dans des paradis fiscaux, coût de la Fondation Louis Vuitton : le milliardaire a dû répondre à plusieurs questions du sénateur communiste, dans une ambiance parfois tendue. Le dirigeant a dans le même temps rappelé l’importance de la contribution fiscale de son groupe, qu’il considère être comme le « plus patriote » du CAC 40.

Le

Elisabeth Borne : « Toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires dans le contexte d’inflation »
4min

Économie

« Il est très mauvais pour l'Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées » : Bernard Arnault répond à Emmanuel Macron

Le PDG du groupe LVMH, lors d’une audition au Sénat, s’est exprimé sur les appels, formulés par le président de la République ou le ministre de l’Economie, à cesser les investissements aux Etats-Unis, dans le contexte de la guerre commerciale. Un interventionnisme qui n’a pas été du goût du patron du premier groupe de luxe au monde.

Le

China: Global Manufacturing Industry in April 2025
3min

Économie

Guerre commerciale américaine : « Le risque est de nous détourner de la principale menace qui est la concurrence chinoise »

La commission des finances du Sénat a auditionné des économistes spécialistes du commerce international pour évaluer « l’impact macroéconomique de la politique commerciale américaine » sur l’économie française. S’ils jugent que les effets des droits de douane américains vont rester « modérés », ils redoutent l’impact de la concurrence chinoise.

Le