« Je souhaite que M. Macron réussisse mais je souhaite que nous, la gauche, nous l‘aidions à réussir », affirme Élisabeth Guigou. Elle confie toutefois avoir une crainte, celle qu’Emmanuel Macron, dont le gouvernement est « dominé par la droite », se « déporte » lui-même vers la droite. La députée socialiste déplore déjà certains choix, à commencer par le calendrier de la réforme sur le droit du travail : « On ne peut pas ignorer les partenaires sociaux, les syndicats et le Parlement. » « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail », renchérit-elle.
« Je souhaite que M. Macron réussisse mais je souhaite que nous, la gauche, nous l‘aidions à réussir », affirme Elisabeth Guigou
Elle admet toutefois être convaincue par le positionnement d’Emmanuel Macron à l’international : « Sur la forme c’est très bien depuis le début (…) Sur l’international, c’est excellent. (…) Je n’ai pas de réserves. » Même la communication plutôt verrouillée du gouvernement semble la convaincre : « Évidemment il y a beaucoup de communication mais ça fait partie aussi de la diplomatie. »
Guigou : « Sur la forme c’est très bien depuis le début (…) Sur l’international, c’est excellent. »
« J’espère qu’il va continuer dans cette voie »
Hier, le Président recevait à Versailles Vladimir Poutine, pour inaugurer l’exposition « Pierre le Grand, un tsar en France » et engager le dialogue sur certains dossiers brûlants, tels l’Ukraine et la Syrie. Certains, à l’image de l’écologiste Yannick Jadot, y ont vu un « premier faux pas » doublé d’une « faute politique lourde » du fait du symbole envoyé : « C’est le roi Soleil qui reçoit l’empereur de toutes les Russies », avait-il commenté en référence au titre dont bénéficiait Pierre le Grand.
Élisabeth Guigou, elle, « espère que ça va continuer dans cette voie ». « Le fait de recevoir le chef d’État de la Russie 300 ans après la visite de Pierre le Grand à Louis XV montre que les relations entre la France et Russie ont quelque chose de tout à fait particulier, d’historique, de très profond », explique-t-elle avant d’ajouter : « Mais je fais la différence entre la Russie et M. Poutine et là il va fallait voir la suite des évènements. » Elle valide la posture adoptée par Emmanuel Macron vis-à-vis de son homologue russe – « dans la continuité : du dialogue mais de la fermeté » - et ajoute que « c’est bien qu’il y ait une forme de continuité dans la diplomatie française ».
« Je ne mets pas mon drapeau dans ma poche »
Cela n’a toutefois pas suffi à convaincre Élisabeth Guigou de se mettre « en marche », bien qu’elle confie s’être « posée la question parce que le renouvellement c’est bien ». Désormais sa position est tranchée puisque c’est sous les couleurs du Parti socialiste qu’elle candidate à sa succession aux législatives. « Je ne mets pas mon drapeau dans ma poche », ajoute la députée de Seine Saint-Denis. Un message à peine voilé aux candidats socialistes aux législatives à la fois investis par le PS et « candidats de la majorité présidentielle ».
Consciente que rien n’est gagné – « je ne pars pas comme la favorite » - elle souhaite qu’à l’issue des législatives la présence « des députés de gauche, qui seront constructifs quand il faudra l’être mais dans l’opposition quand il le faudra » soient présents sur les bancs de l’Assemblée nationale.