Élisabeth Guigou : « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail »

Élisabeth Guigou : « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail »

Élisabeth Guigou, députée PS de Seine Saint-Denis, était ce matin l’invitée de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Candidate à sa succession, elle se présente sous l’étiquette socialiste et souhaite la présence d’une gauche « constructive » à l’Assemblée nationale.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je souhaite que M. Macron réussisse mais je souhaite que nous, la gauche, nous l‘aidions à réussir », affirme Élisabeth Guigou. Elle confie toutefois avoir une crainte, celle qu’Emmanuel Macron, dont le gouvernement est « dominé par la droite », se « déporte » lui-même vers la droite. La députée socialiste déplore déjà certains choix, à commencer par le calendrier de la réforme sur le droit du travail : « On ne peut pas ignorer les partenaires sociaux, les syndicats et le Parlement. » « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail », renchérit-elle.

« Je souhaite que M. Macron réussisse mais je souhaite que nous, la gauche, nous l‘aidions à réussir », affirme Elisabeth Guigou
00:28

Elle admet toutefois être convaincue par le positionnement d’Emmanuel Macron à l’international : « Sur la forme c’est très bien depuis le début (…) Sur l’international, c’est excellent. (…) Je n’ai pas de réserves. » Même la communication plutôt verrouillée du gouvernement semble la convaincre : « Évidemment il y a beaucoup de communication mais ça fait partie aussi de la diplomatie. »

Guigou : « Sur la forme c’est très bien depuis le début (…) Sur l’international, c’est excellent. »
01:34

« J’espère qu’il va continuer dans cette voie »

Hier, le Président recevait à Versailles Vladimir Poutine, pour inaugurer l’exposition « Pierre le Grand, un tsar en France » et engager le dialogue sur certains dossiers brûlants, tels l’Ukraine et la Syrie. Certains, à l’image de l’écologiste Yannick Jadot, y ont vu un « premier faux pas » doublé d’une « faute politique lourde » du fait du symbole envoyé : « C’est le roi Soleil qui reçoit l’empereur de toutes les Russies », avait-il commenté en référence au titre dont bénéficiait Pierre le Grand.

Élisabeth Guigou, elle, « espère que ça va continuer dans cette voie ». « Le fait de recevoir le chef d’État de la Russie 300 ans après la visite de Pierre le Grand à Louis XV montre que les relations entre la France et Russie ont quelque chose de tout à fait particulier, d’historique, de très profond », explique-t-elle avant d’ajouter : « Mais je fais la différence entre la Russie et M. Poutine et là il va fallait voir la suite des évènements. » Elle valide la posture adoptée par Emmanuel Macron vis-à-vis de son homologue russe – « dans la continuité : du dialogue mais de la fermeté » - et ajoute que « c’est bien qu’il y ait une forme de continuité dans la diplomatie française ».

« Je ne mets pas mon drapeau dans ma poche »

Cela n’a toutefois pas suffi à convaincre Élisabeth Guigou de se mettre « en marche », bien qu’elle confie s’être  « posée la question parce que le renouvellement c’est bien ». Désormais sa position est tranchée puisque c’est sous les couleurs du Parti socialiste qu’elle candidate à sa succession aux législatives. « Je ne mets pas mon drapeau dans ma poche », ajoute la députée de Seine Saint-Denis. Un message à peine voilé aux candidats socialistes aux législatives à la fois investis par le PS et « candidats de la majorité présidentielle ».

Consciente que rien n’est gagné – « je ne pars pas comme la favorite » - elle souhaite qu’à l’issue des législatives la présence « des députés de gauche, qui seront constructifs quand il faudra l’être mais dans l’opposition quand il le faudra » soient présents sur les bancs de l’Assemblée nationale.  

Dans la même thématique

Élisabeth Guigou : « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail »
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Élisabeth Guigou : « Je suis opposée à une réforme autoritaire du droit du travail »
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le