Emeutes : le gouvernement annonce un texte pour accélérer la reconstruction, le Sénat avait pris les devants

Un jour avant l’annonce de l’exécutif d’un projet de loi « d’urgence » pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les émeutes, la présidente LR de la commission des affaires économiques, Sophie Primas déposait une proposition de loi qui prévoit des « mesures dérogatoires exceptionnelles » pour reconstruire au plus vite les bâtiments publics détruits ou endommagés.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

A quel texte Emmanuel Macron a fait référence lorsqu’il a annoncé mardi à une délégation de maires une « loi d’urgence » pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les émeutes ? A la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a annoncé qu’un projet de loi (un texte d’origine gouvernementale), devrait être présenté lors d’un prochain conseil des ministres pour un examen espéré avant la pause estivale.

 

D’autant que mardi, lorsque le chef de l’Etat a annoncé un texte d’urgence, il savait déjà qu’une proposition de loi sénatoriale avait été déposée. « Après les visites que nous avons faites avec le président (du Sénat) Larcher notamment dans les Yvelines, nous avions le même sentiment qu’après l’incendie de Notre-Dame, un sentiment de découragement et de pertes […] Nous est venue l’idée de cette proposition de loi que nous avons écrite dimanche et déposée lundi. Et le président Larcher l’a évoquée avec le président de la République lors de leur entrevue, lundi midi », rapporte Sophie Primas.

Le principe du texte est comme pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris « de faire des mesures dérogatoires au droit de l’urbanisme, au droit des marchés publics pour permettre d’aller plus vite dans les process de reconstruction puisqu’il s’agit d’infrastructures publiques ou de voiries », résume la sénatrice des Yvelines.

Si Sophie Primas précise que certaines mesures pourraient relever du réglementaire, une loi est nécessaire pour permettre à l’Etat, aux régions, aux départements de compenser intégralement les frais de reconstruction, engagés par les communes et non remboursés par les assurances. Actuellement les départements ne peuvent compenser qu’à 80 % les dépenses engagées par les communes.
La proposition de loi ne prévoit pas en revanche de dérogation au droit de l’environnement. « Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi mais de reconstruire à l’identique », précise l’élue.

 

Dans la même thématique

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
6min

Politique

Ingérences étrangères : quelles sont les règles qui s’appliquent aux élus ?

Les élus sont souvent une cible privilégiée pour les ingérences étrangères. Si les atteintes à la probité existent, les formes d’influences sont diverses et se renouvellent. Après l’adoption de la loi sur les ingérences étrangères le 5 juin dernier, retour sur les règles s’appliquant aux élus pour prévenir les ingérences.

Le

France Europe Election
5min

Politique

Au Parlement européen, Jordan Bardella peine à se « normaliser »  

A la tête des Patriotes, le troisième groupe le plus important numériquement au Parlement européen et désormais membre de la prestigieuse commission des affaires étrangères, Jordan Bardella entend poursuivre à Strasbourg sa stratégie de « normalisation ». Une stratégie compromise cependant par le « cordon sanitaire » des partis pro-européens contre l’extrême-droite et par certaines personnalités embarrassantes au sein de son camp.

Le

LEGISLATIVES FRANCE : 2ND TOUR SOIREE ELECTORALE PS
5min

Politique

Lettre d’Olivier Faure au Conseil d’Etat : « Un message politique, plus qu’un recours contentieux », explique Paul Cassia  

Le 24 juillet, Olivier Faure a adressé à Didier Roland-Tabuteau, vice-président du Conseil d’Etat, un courrier pour alerter la juridiction administrative sur l’exercice du pouvoir réglementaire par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Si cette lettre interroge les diverses nominations à effet différé qui ont eu lieu au cours des deux derniers mois, elle constitue en réalité davantage un message politique qu’un véritable recours contentieux.

Le