Emeutes urbaines : « Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise », appelle la Première ministre

Interpellée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau sur la réponse politique aux évènements des derniers jours, Elisabeth Borne a promis que des réflexions seraient menées « sans a priori, sans excès ni caricature » pour trouver des solutions.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« L’important pour le gouvernement, ce sera d’ouvrir les yeux, d’établir le bon diagnostic », a prévenu le patron de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau, face aux ministres ce 5 juillet, lors des questions d’actualité au gouvernement. Alors que le calme revient progressivement sur le territoire, après une semaine d’émeutes intenses dans un grand nombre de villes, consécutive à la mort du jeune Nahel à Nanterre, parlementaires et exécutif planchent désormais sur la réponse politique. Si Matignon et le groupe majoritaire à la Haute assemblée s’accordent pour cibler en chœur la France insoumise, qui a refusé selon eux d’appeler au calme, les approches seront toutefois différentes vis-à-vis des quartiers.

« Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise. Sans procrastiner, il faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité », a introduit la Première ministre, interrogée sur son diagnostic personnel de la situation. La cheffe du gouvernement a indiqué qu’un tiers des communes touchées par les émeutes n’avaient pas de quartier concerné par la politique de la ville. Autre statistique évoquée, illustrant la difficulté d’établir une carte nette du mouvement : la moitié des villes, « avec des grands ensembles » ou ayant bénéficié d’opérations de rénovation urbaine importantes, « n’ont pas connu de violence ».

« Ensemble, nous devons nous interroger sur le respect de l’autorité, sur l’exercice de l’autorité parentale, sur l’influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence ou encore sur l’efficacité de nos politiques », a ajouté la Première ministre. Celle-ci veut mener les réflexions « sans a priori, sans excès, ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire », avec la participation de « tous les élus qui veulent agir et partagent les valeurs de la République. »

Pour Bruno Retailleau, les causes sont connues : « C’est la somme de tous nos renoncements, de tous les laisser-aller, la faillite de l’école, la faillite de l’autorité parentale, le chaos migratoire – bien sûr – et aussi une réponse pénale qui, pour les mineurs, est souvent inadaptée. » « Faites la politique du courage », a-t-il appelé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Emeutes urbaines : « Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise », appelle la Première ministre
3min

Politique

Crise agricole : « Les agriculteurs ont le sentiment justifié que le gouvernement et l’Union européenne ne veulent plus que l’élevage français prospère »,  pointe Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RN à l’Assemblée nationale a salué le « mouvement populaire » des agriculteurs. Tandis que les abattages et les vaccinations se poursuivent et que la signature de l’accord du Mercosur n’a jamais été aussi proche, les actions des agriculteurs français redoublent d’intensité. Hier, plus de 80 actions ont été recensées sur l’ensemble du territoire.

Le

Emeutes urbaines : « Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise », appelle la Première ministre
3min

Politique

Budget : Amélie de Montchalin assume le dialogue avec le PS plutôt qu’avec le RN au nom des « valeurs gaullistes »

A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».

Le

Emeutes urbaines : « Nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise », appelle la Première ministre
3min

Politique

Dermatose des bovins : Sébastien Lecornu appelle au soutien des vétérinaires menacés

Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.

Le