Emmanuel Macron : analyse d’un mea culpa
Les invités de l’émission « On va plus loin » analysent l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, à trois jours de la mobilisation des « gilets jaunes ».

Emmanuel Macron : analyse d’un mea culpa

Les invités de l’émission « On va plus loin » analysent l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, à trois jours de la mobilisation des « gilets jaunes ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron a esquissé pour la première fois un mea culpa, expliquant ne pas avoir « réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants ».

Pour Arnaud Benedetti, professeur associé en histoire de la communication à la Sorbonne, ce  manque d’adhésion du peuple vis-à-vis de ses dirigeants, contrairement à ce qu’a affirmé le président de la République, ne touche pas toutes les démocraties occidentales : « Il y a des démocraties où aujourd’hui vous avez des gouvernements qui ont un assentiment massif de leur population. Ce sont notamment les gouvernements qu’il qualifie de populistes (…) Son discours est d’une certaine manière réducteur. Mais le problème est (…) qu’il donne le sentiment que finalement, c’est sa communication et c’est son image qui, aujourd’hui, font qu’il y a ce divorce entre les dirigeants et l’opinion. La réalité c’est que le problème est d’abord politique. E la communication arrive après. »

De son côté, Alexia Germont, présidente fondatrice du think tank France Audacieuse, ne partage pas cette analyse : « Là, où la prise de parole est fine, c’est que justement, il ne répond pas sur son arrogance personnelle. On a l’impression qu’il prend la mesure de la responsabilité qu’ils ont en ayant pris le pouvoir, en saccageant l’ensemble des partis politiques et en disant « on va vous donnez une offre nouvelle ». Or, l’offre nouvelle a du mal à prendre racine. C’est ça la vraie responsabilité et c’est très grave parce que on se retrouve en bout de course avec (...) des structures politiques qui sont éclatées (…) un parti qui était censé être beaucoup plus transversale, qui n’arrive pas à prendre corps, dans une Europe qui est quand même très mouvementée en ce moment (…) J’ai l’impression (…) qu’il a compris ça. »

« Emmanuel Macron n’est pas habitué à l’adversité »

« Il l’a compris de manière un peu mécanique » pense plutôt Jean-Sébastien Ferjou, le directeur de la publication d’Atlantico.  « A-t-il compris ce que ressentent profondément les gens ? Je ne crois pas (…) Il y a un problème de maturité (…) au sens  de maturation. »

Caroline Michel-Aguirre, journaliste à l’Obs va également dans ce sens : « Je pense que la remise en cause n’est pas profonde. Elle est un peu superficielle (…) C’est un jeune homme [Emmanuel Macron] qui n’a pas l’habitude de se tromper, qui n’a pas l’habitude d’échouer, qui n’a pas l’habitude de pas obtenir ce qu’il veut, qui n’a pas l’habitude de ne pas séduire. Il n’est pas habitué à l’adversité et à cette remise en cause profonde, parfois douloureuse (…) Je ne suis pas sûre (…) qu’il soit totalement outillé par l’expérience, par la vie, pour répondre à ce questionnement profond. »

 

Vous pouvez voir et revoir la 3ème partie d’OVPL consacrée au mea culpa d’Emmanuel Macron (en intégralité) :

OVPL. Emmanuel Macron : analyse d’un mea culpa
19:14

 

Dans la même thématique

Emmanuel Macron : analyse d’un mea culpa
3min

Politique

Violences après la victoire du PSG : Gérald Darmanin souhaite la création « d’une infraction qui permette de lutter contre les attroupements collectifs »

Interpellé sur les violences qui sont venues entacher le sacre du PSG en Ligue des Champions, samedi 31 mai, le ministre de la Justice a évoqué le « gap très important » entre le nombre de personnes interpellées et celles finalement gardées à vue par les services de son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Il propose un renforcement de l’arsenal législatif, notamment « la suppression du sursis ».

Le