« Mon mandat est un mandat de cinq ans, et je l’exercerai jusqu’à son terme. » Cela a déjà le mérite d’être clair. Dans son allocution diffusée à 20h, Emmanuel Macron a coupé court aux demandes de démission formulées par la France Insoumis. Le Président a d’ailleurs attribué la censure du gouvernement Barnier aux ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, qui « ne pensent qu’à une seule chose : l’élection présidentielle. »
D’après le chef de l’Etat, « l’extrême gauche et l’extrême droite unies dans un front antirépublicain » ce mercredi, aidés par « des forces qui gouvernaient encore le pays hier », a-t-il ajouté en ciblant le Parti socialiste. Emmanuel Macron assure ainsi « assumer toutes [ses] responsabilités », mais qu’il n’assumerait jamais celle « des parlementaires qui ont – en conscience – fait tomber le budget de la France à quelques jours de Noël. »
« Je ne pourrai pas me représenter en 2027, donc le seul calendrier qui m’importe ce sont les 30 prochains mois qu’aura le gouvernement pour agir », a insisté le Président de la République.
Un premier ministre « dans les prochains jours », puis un « gouvernement resserré »
Un nouveau Premier ministre sera nommé « dans les prochains jours ». Emmanuel Macron souhaite un « gouvernement d’intérêt général », « représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer ». La nouvelle équipe devra par ailleurs être « resserrée », alors que le gouvernement Barnier comptait 41 ministres et secrétaires d’Etat.
« A partir d’aujourd’hui, c’est une nouvelle époque qui doit commencer, où tous nous devrons agir pour la France et où il faudra bâtir des compromis nouveaux », a-t-il développé.
Une loi spéciale avant un nouveau projet de loi de finances début 2025
Emmanuel Macron précise que la « priorité » du nouveau Premier ministre sera le budget. Il a annoncé le dépôt au Parlement d’un projet de loi spéciale, « avant la mi-décembre ». Cette loi temporaire devra reconduire les choix du budget 2024 et permettre la continuité des services publics. « Je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter au Parlement », a-t-il espéré.
Le nouveau gouvernement préparera « en début d’année » un nouveau budget, un texte « nécessaire » selon Emmanuel Macron pour permettre « au pays d’investir » et « protéger les Français des hausses d’impôts mécaniques liées à l’inflation ». « Je refuse que les Français payent la facture de cette censure », a-t-il martelé.