« La jeunesse française a soif d’engagement », a affirmé le chef de l’État, saluant une génération « fière, debout et prête à servir ». Devant plusieurs centaines de jeunes militaires, le chef de l’État a défendu la mise en place d’un “modèle hybride”, mêlant armée professionnelle et jeunesse formée au sein d’un service national repensé. Selon lui, cette organisation doit permettre à la France de rester « prête à toutes les bascules » dans un environnement géopolitique de plus en plus instable. Le socle du dispositif reposera sur une armée d’active consolidée, complétée par une réserve issue du futur service militaire volontaire. Ce futur dispositif sera purement militaire et ne concernera que des jeunes volontaires, principalement âgés de 18 à 19 ans. Il débutera progressivement à l’été 2026, avec 3 000 jeunes la première année, l’objectif de 10 000 en 2030 et si possible 50 000 en 2035. Le cadre retenu s’inspire de plusieurs modèles européens, notamment celui de la Norvège, où le volontariat et la sélection constituent la base du service militaire.
Pas de retour au service militaire obligatoire
Le président a écarté toute résurrection d’un service militaire universel aboli en 1997. Selon lui, cette option est “portée par ceux qui méconnaissent nos armées” et ne correspond ni à leurs besoins ni aux réalités opérationnelles. Avec 600 000 à 800 000 jeunes par an, un tel dispositif serait, selon l’Élysée, matériellement impossible à gérer.
Un nouveau service national dès l’été 2026
Le nouveau service national durera 10 mois, calés sur une année de césure. Il concernera « seulement des volontaires », souligne le président de la République. Les candidatures seront « déposées à partir de mi-janvier 2026″, dit-il. Il comprendra un mois de formation initiale, centrée sur les fondamentaux militaires et « neuf mois d’intégration au sein d’unités, sur tous types de postes, jusqu’aux états-majors ». Point qui ne manquera pas de faire réagir, en cas de crise, le Parlement pourra autoriser à faire appel à des jeunes au-delà de ces volontaires « à ceux dont les compétences auront été repérées durant cette journée » et alors « le service national deviendra obligatoire »
Les volontaires serviront sous statut militaire, recevront une solde et pourront ensuite rejoindre l’armée d’active, la gendarmerie ou les pompiers militaires. Leur expérience pourra également « être valorisée dans leurs études ou leur insertion professionnelle ». Macron a présenté ce nouveau service comme « une réponse à la fois stratégique et sociétale ». Il doit permettre de consolider « le pacte entre l’armée et la nation », accroître la capacité de résistance du pays et « offrir à la jeunesse un cadre d’engagement structurant ».
Le Président a tenu à clarifier un point : les volontaires ne seront déployés qu’en France, en métropole comme dans les Outre-mer. Ce choix vise à ancrer le service national dans une logique de défense du territoire, et non de participation aux opérations extérieures
Des investissements massifs pour accueillir les futurs volontaires
La montée en puissance du dispositif nécessite la création de nouvelles infrastructures d’hébergement et de formation. Plus de « 2 milliards d’euros » doivent y être consacrés et seront financés par l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030. Les volontaires au service national « purement militaire » seront rémunérés 800 euros par mois minimum, hébergés, nourris et équipés, précise l’Elysée.
« La peur n’a jamais évité le danger »
En conclusion, Emmanuel Macron a appelé à que « dans ce monde incertain où la force prime sur le droit et la guerre se conjugue au présent notre nation a le droit ni à la panique, ni la division ». Ce nouveau service militaire volontaire se veut ainsi, selon l’Élysée, « un acte de confiance envers la jeunesse et une réponse structurante aux défis sécuritaires des prochaines années ».