Les derniers préparatifs sont en cours à Matignon, alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à nommer lundi son Premier ministre, le juppéiste Edouard...
Emmanuel Macron nomme son Premier ministre et part pour Berlin
Les derniers préparatifs sont en cours à Matignon, alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à nommer lundi son Premier ministre, le juppéiste Edouard...
Par Sylvie GROULT
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Les derniers préparatifs sont en cours à Matignon, alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à nommer lundi son Premier ministre, le juppéiste Edouard Philippe étant donné comme favori, avant de partir pour Berlin, signe de la priorité donnée à l'axe franco-allemand et à la relance européenne.
Devenu dimanche, à 39 ans, huitième président de la Ve République, Emmanuel Macron, le plus jeune chef de l'Etat français jamais élu, devrait faire connaître rapidement le nom de celui qu'il a choisi pour mener son premier gouvernement.
Dans la cour de l’hôtel Matignon, deux micros - l'un pour Bernard Cazeneuve et l'autre pour son successeur - ont déjà été installés, ainsi que la tribune réservée aux photographes. Des jardiniers et techniciens s'activaient encore.
Le maire du Havre Edouard Philippe, photographié le 11 mai 2017 au Havre, est donné comme favori pour devenir Premier ministre
AFP/Archives
Le nom d'Edouard Philippe, 46 ans, député-maire Les Républicains du Havre et proche d'Alain Juppé, a circulé avec insistance durant le week-end.
"Il est l'un de ceux qui correspondent très clairement au profil défini... expérience parlementaire, des compétences et des qualités reconnues, à l'évidence", a reconnu lundi sur Europe 1 Benjamin Griveaux, porte-parole du parti d'Emmanuel Macron.
Le choix du Premier ministre, chargé de former un gouvernement dans les 48 heures, sera crucial pour le jeune président, qui doit convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet "ni de droite, ni de gauche" et se cherche une majorité avant les législatives des 11 et 18 juin.
La nomination d'un Premier ministre venu de la droite pourrait inciter certains, chez Les Républicains, à franchir le pas pour être candidats dans la majorité présidentielle.
Le candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron (g) et la chancelière allemande Angela Merkel, lors d'un entretien, le 16 mars 2017 à Berlin
AFP/Archives
La limite de dépôt des candidatures est fixée à vendredi, mais c'est mercredi au plus tard que La République en Marche! d'Emmanuel Macron devrait faire connaître la totalité des candidats qui s'aligneront pour les législatives. 428 noms, pour moitié hommes et femmes, ont déjà été annoncés.
- Refonder l'UE -
Bernard Cazeneuve est arrivé à 08H30 à Matignon. L'actuel chef du gouvernement s'est attardé dans la cour pour saluer des employés, avant de recevoir l'ancien résistant Roger Fichtenberg, qu'il avait rencontré à 18 ans, ainsi que l'ex-députée PS Danièle Hoffman-Rispal.
Le candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron (g) et la chancelière allemande Angela Merkel, lors d'un entretien, le 16 mars 2017 à Berlin
AFP
Une fois son Premier ministre nommé, Emmanuel Macron partira pour Berlin, première visite à l'étranger pour cet européen convaincu, qui, à l'heure du Brexit et de la montée des nationalismes, a promis d'oeuvrer pour la refondation d'une Union européenne en crise.
"Le monde et l'Europe ont aujourd'hui plus que jamais besoin de la France", a-t-il lancé dimanche lors de son discours d'investiture à l'Elysée.
Angela Merkel, qui avait déjà accueilli Emmanuel Macron en mars, durant la campagne, le recevra à dîner, après un entretien fixé à 17H30 et une conférence de presse.
Le président Emmanuel Macron à bord d'un véhicule militaire remonte l'avenue des Champs-Elysées lors de sa journée d'investiture, le 14 mai 2017 à Paris
POOL/AFP
La chancelière allemande avait été le premier dirigeant étranger à le féliciter "chaleureusement" au soir de sa victoire contre Marine Le Pen, le 7 mai. Il porte les espoirs de "millions" de Français, d'Allemands et d'Européens, avait-elle estimé.
Dimanche, Emmanuel Macron a consacré les premières heures de son mandat à une visite symbolique, à l'abri des micros et caméras, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, au chevet de soldats grièvement blessés au combat.
Un geste à l'attention des forces françaises engagées sur des théâtres d'opérations. Quelques heures plus tôt, le nouveau président avait choisi de remonter les Champs-Elysées à bord d'un véhicule militaire, sur fond d'état d'urgence et de lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique.
Après Berlin, un autre déplacement est prévu cette semaine auprès des militaires sur le terrain à l'étranger, comme promis durant la campagne.
Dans son premier discours dimanche, le chef de l'Etat avait souligné le "rôle immense" de la France, qui doit "corriger les excès du cours du monde et veiller à la liberté".
Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.
Le 81e congrès du PS, à Nancy, qui a vu Olivier Faure être réélu, a été marqué par la division des socialistes sur le rapport à LFI, au point d’éclipser les questions de fond. Le parti sort divisé. Mais il doit maintenant aborder les municipales et préparer son projet pour 2027.
Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure, réélu premier secrétaire du PS, ne sont pas parvenus à un accord pour intégrer toutes les sensibilités politiques dans la direction. Le maire de Rouen sera avec ses amis dans une minorité qui entendra faire entendre sa voix, avec à la clef un parti toujours coupé en deux.
La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.