« Emmanuel Macron persiste dans une démarche politique qui nous a conduits à cette Assemblée ingouvernable », dénonce Aurélien Pradié (LR)

« Emmanuel Macron persiste dans une démarche politique qui nous a conduits à cette Assemblée ingouvernable », dénonce Aurélien Pradié (LR)

Invité de notre matinale, Aurélien Pradié est revenu sur l’allocution prononcée mercredi par le chef de l’Etat. D’après le secrétaire général de LR, réélu député dans le Lot dimanche dernier, Emmanuel Macron, en ne changeant pas de méthode, conduit la France « dans l’abîme. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Je n’ai pas compris ce qu’Emmanuel Macron aurait compris. » L’allocution du Président de la République mercredi soir semble en effet avoir soulevé plus de questions que de réponses. En tout cas, Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains, considère que le Président de la République n’a pas tiré les conclusions de la situation hier soir : « Le pays s’annonce difficile à gouverner, et Emmanuel Macron considère que rien n’est atteint dans sa légitimité politique. Il n’a pas compris que les Français l’avaient élu pour des raisons diverses et variées, mais pas sur son projet politique. C’est ça l’imposture et l’incompréhension qu’il y a. »

Pour le député LR du Lot, en appelant à « plus de dépassement », le Président de la République « persiste dans une démarche politique qui nous a conduits à cette Assemblée ingouvernable » : « Les Français ne veulent pas plus de dépassement, c’est exactement l’inverse. C’est là qu’il ne comprend rien, il n’entend pas le pays. Les Français veulent qu’il y ait de nouveau des convictions politiques dans notre pays : quand vous évitez le débat, vous en venez à n’avoir que les extrêmes qui incarnent quelque chose. C’est la responsabilité politique majeure d’Emmanuel Macron, il a organisé le désordre politique par le dépassement. Si vous n’avez pas compris que le dépassement des clivages était la mort lente de la démocratie, vous n’avez rien compris de ce qu’il se passe dans le pays. »

« Jacques Chirac avait refusé le gouvernement de coalition, en disant ‘si je le fais, il n’y aura plus que les extrêmes pour faire la différence’ »

C’est aussi dans cet esprit qu’Aurélien Pradié refuse d’entrer en coalition avec Emmanuel Macron : « Ce contrat de coalition est un non-sens au regard de nos idées, mais c’est ce qui nous amènera vers l’abîme. Jacques Chirac avait refusé le gouvernement de coalition, en disant ‘si je le fais, il n’y aura plus que les extrêmes pour faire la différence’, il avait raison. Il y a une nécessité pour la droite républicaine de résister à l’air du temps qui voudrait nous pousser dans les bras des extrêmes ou des gens raisonnables. »

Pour autant, Aurélien Pradié entend bien être force de proposition à l’Assemblée nationale : « J’ai bataillé à l’Assemblée pour porter une loi contre les violences conjugales, afin d’intégrer une juridiction spécialisée pour les femmes victimes de violences. Aujourd’hui nous avons une majorité pour le faire, et nous allons le proposer. J’ai été un de ceux qui ont porté la proposition de déconjugalisation de l’AAH, c’est le Président de la République et son gouvernement qui l’ont refusée, aujourd’hui nous avons une majorité et nous ferons des propositions. »

Le secrétaire général de LR n’apprécie pas que le Président de la République essaye de renvoyer la balle dans le camp de l’opposition : « Quand Emmanuel Macron dit ‘il va nous falloir inventer une nouvelle manière de gouverner’, non excusez-moi M. le Président, il va vous falloir inventer une nouvelle manière de gouverner. » Le groupe LR a par ailleurs prévu de présenter des propositions législatives la semaine prochaine : « Toutes les propositions, nous allons les poser sur la table dès la semaine prochaine. Nous allons formellement travailler à la définition d’une série de propositions en disant que si la majorité veut avancer sur ces sujets, nous sommes disponibles. »

Dans la même thématique

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

FRA – ASSEMBLEE – 4 COLONNES
13min

Politique

Congrès du PS : les tractations se concentrent sur « Boris Vallaud, qui a des propositions de dates tous les jours »

Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.

Le