Emmanuel Macron présente dimanche à 20H00 à la télévision, à la radio et sur internet les premiers voeux aux Français de son quinquennat, sur fond de net regain pour lui dans les sondages et d'indicateurs économiques et sociaux repassés au vert.
Le chef de l'Etat a choisi de maintenir cette tradition des voeux télévisées en vigueur depuis Charles de Gaulle. Comme les années précédentes, l'image de la façade du Palais de l'Elysée sur fond de Marseillaise précéderont à 20 heures tapantes son allocution. Bureaux ou jardins ? L'Elysée veut maintenir jusqu'au bout le suspense sur le cadre qui sera choisi.
Sur le fond, "le chef de l'Etat insistera sur des pensées de solidarité envers ceux qui, en ce moment de fêtes de famille, sont parfois seuls ou dans la difficulté", a précisé samedi soir le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
"Il donnera aussi du sens à l'action qui a été engagée et à l'action qui va se poursuivre", selon le porte-parole.
Le président de la République devrait aussi souligner que les réformes continueront à un rythme élevé tout au long du quinquennat. "C'est une première étape, mais un quinquennat compte cinq années et nous comptons bien mettre à profit les quatre années restantes pour transformer le pays", assure M. Griveaux.
Si les voeux ne sont généralement qu'un exercice de pédagogie, certains présidents en ont profité pour faire des annonces. François Hollande avait fait celle de son "pacte de responsabilité" avec les entreprises le 31 décembre 2013 et, fin 2015, son plan pour 500.000 personnes de plus en formation professionnelle.
Mais à peine revenu de quelques jours de vacances dans les Pyrénées, Emmanuel Macron a lui réinvesti le terrain médiatique dès samedi, en organisant sous l'oeil des caméras une cérémonie de signature de trois lois - budget 2018, loi de financement de la Sécurité sociale et loi qui met fin à la recherche et l'exploitation des hydrocarbures d'ici 2040.
Il en a profité pour annoncer la suppression de la taxe d'habitation pour tous dans le cadre d'une réforme en 2020. Il a aussi récapitulé des mesures économiques et sociales prévues l'an prochain : hausse de l’allocation adultes handicapés, du minimum vieillesse, des aides à la garde d'enfants pour les familles monoparentales et réduction des cotisations sociales des salariés.
Et, de nouveau, il a défendu la transformation de l'impôt sur la fortune, qui "permettra de ne plus taxer les entrepreneurs de notre pays qui décident de réinvestir ce qu'ils ont gagné dans notre économie et la création d'emplois".
- Séminaire de rentrée -
Parmi les chantiers en cours, le chef de l'Etat devrait notamment revenir sur la réforme de l'assurance chômage, qu'il veut étendre aux indépendants et aux démissionnaires, ainsi que le développement de la formation professionnelle et de l'apprentissage.
Au menu également, le projet de loi sur l'asile et l'immigration, la réforme constitutionnelle, la transformation des entreprises, la politique du logement, l'alimentation et les transports. Sans oublier l'épineuse décision sur Notre-Dame-des-Landes annoncée avant la fin janvier.
Ces réformes seront au menu d'un séminaire gouvernemental de rentrée, mercredi, juste après le premier Conseil des ministres 2018.
Emmanuel Macron présente ses voeux dans un contexte économique qui se redresse, comme dans toute l'Europe. Le chômage a baissé en novembre à son plus bas niveau depuis trois ans, un recul tombé à pic face à un début de polémique sur le contrôle des chômeurs.
L'Insee a rehaussé sa prévision de croissance pour 2017 à 1,9% (1,1% en 2016). L'Elysée espère jusqu'à un point de baisse du taux de chômage fin 2018, à 8,5%, selon un conseiller.
Politiquement, le ciel est pour l'instant dégagé. La popularité du président, en chute en septembre, est nettement remontée. La réforme du code du travail ainsi que la réduction de l'impôt sur la fortune sont passées sans forte contestation. Et le Conseil constitutionnel vient de valider l'essentiel du budget.