Emmanuel Macron reçoit le président chinois Xi et appelle à un “multilatéralisme fort”
Emmanuel Macron a accueilli le président chinois Xi Jinping dimanche soir sur la Côte d'Azur, appelant à "un multilatéralisme fort" au moment où...
Par Vincent-Xavier MORVAN, Claudine RENAUD
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Emmanuel Macron a accueilli le président chinois Xi Jinping dimanche soir sur la Côte d'Azur, appelant à "un multilatéralisme fort" au moment où son homologue promeut pendant sa mini-tournée européenne son ambitieux programme économique des "Nouvelles routes de la soie", source d'inquiétude à Bruxelles et Washington.
"Très heureux d’accueillir le Président XI Jinping et son épouse en France. Cette visite va renforcer notre partenariat stratégique et affirmer le rôle de la France, de l’Europe et de la Chine en faveur d’un multilatéralisme fort", s'est félicité Emmanuel Macron sur Twitter, quelques instants après avoir accueilli M. Xi à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour un dîner privé qui s'est achevé peu avant 21H30, à la veille du démarrage officiel de sa visite en France, lundi.
Précédés par le couple Macron, M. Xi et son épouse étaient arrivés vers 19H00 à la villa Kérylos, villa-musée Belle Epoque, aux réminiscences grecques, surplombant la Méditerranée à quelques kilomètres de Nice. A son arrivée, M. Xi a fait le tour de la villa avec M. Macron, admirant le coucher de soleil sur la mer. "Je suis ravi de vous accueillir en France", lui a glissé le président français.
Le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte accueillent le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan à la villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes, le 24 mars 2019
POOL/AFP
Emmanuel Macron a offert à son homologue une traduction de Confucius en français datant du XVIIe siècle, un manuscrit illustrant notamment les débuts de la sinologie européenne. M. Xi lui a quant lui offert un vase précieux spécialement conçu pour l'occasion, associant des images représentant leurs deux pays, notamment un panda et un coq.
Le président français, qui tente d'unifier l'approche européenne face à la Chine, à la fois rival et partenaire, a associé l'Allemagne et l'Union européenne à la visite du président Xi en France.
Alors que l'Europe est en plein questionnement sur les ambitions diplomatiques et commerciales de la Chine, MM. Xi et Macron seront rejoints mardi à Paris par la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, pour un des moments clés de cette visite.
- Une route à double sens -
Emmanuel Macron et Xi Jinping à leur arrivée à la villa Kérylos
POOL/AFP
En Italie, où il était avant son arrivée à Nice dimanche matin, M. Xi a promis une "nouvelle route de la soie" à double sens, pour tenter de désamorcer les inquiétudes que font naître ses desseins économiques à Bruxelles et à Washington.
L'annonce de la participation de l'Italie à ce pharaonique projet d'infrastructures maritimes et terrestres --via un protocole d'accord "non contraignant", selon le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte-- a été fraîchement accueillie par certains partenaires européens. Emmanuel Macron a critiqué le cavalier seul italien et des responsables allemands ont abondé, notamment le ministre allemand des Affaires Etrangères Heiko Haas, ou encore le commissaire européen chargé du budget, Günther Oettinger.
(de d à g) La princesse Charlène de Monaco, le Prince Albert II, le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan à Monaco le 24 mars 2019
AFP
La visite du dirigeant chinois en France sera aussi sûrement ponctuée d'annonces de contrats commerciaux, parallèlement à "des échanges de vues approfondis sur les relations sino-françaises, les relations sino-européennes, ainsi que les questions internationales et régionales d'intérêt commun", selon une source officielle chinoise. Elle s'inscrit dans le cadre du 55e anniversaire des relations bilatérales entre les deux pays.
La suite de la visite de M. Xi sera aussi accompagnée de manifestations d'opposants. Dès dimanche, un millier de manifestants soutenant la cause tibétaine se sont ainsi massés place du Trocadéro et d'autres rassemblements sont annoncés lundi à Paris par des organisations de défense des droits de l'Homme.
Avant son dîner avec le président français, M. Xi s'était rendu à Monaco à la mi-journée, où il a déjeuné et passé deux heures et demi pour des entretiens bilatéraux dans le domaine économique. Cette rencontre constituait un succès diplomatique historique pour le souverain monégasque Albert II: hormis la France, Monaco et ses 38.000 résidents n'avaient jamais accueilli de dirigeant d'une grande puissance, membre du conseil de sécurité de l'ONU.
Outre les intérêts croisés dans le tourisme de luxe et les casinos, Monaco sera en 2019 le premier territoire étranger test pour le déploiement de la 5G par Huawei, le géant chinois des télécoms dont Washington craint qu'il ne puisse servir à Pékin pour espionner les communications de l'Occident.
Considéré comme « un appel d’air » migratoire par la droite sénatoriale, l’aide médicale d’État avait été supprimée dans le cadre du projet de loi immigration avant d’être réintégrée en commission par les députés. Un rapport sur ce dispositif commandé par l’exécutif vient tempérer cette affirmation et juge ce dispositif à destination des étrangers en situation irrégulière « globalement maîtrisé ».
Comme l’année dernière, le Sénat a rejeté les crédits de la mission Asile, Immigration et intégration du budget 2024. La majorité sénatoriale de droite déplore la part belle faite aux dépenses d’asile au détriment de l’intégration.
La mort du jeune Thomas, poignardé lors d’une fête de village à Crépol dans la Drôme a permis aux deux partis d’extrême droite d’envoyer des signaux différents à leur électorat. Comme lors de la dernière campagne présidentielle, Le RN a conforté son image de parti de gouvernement. Quant à Reconquête, le parti d’Éric Zemmour tente d’imposer sa grille de lecture d’un déclin civilisationnelle.
Le sénateur centriste du Tarn, Philippe Folliot, annonce lancer pour les européennes sa liste « Ruralités, l’avenir dans le bon sens ». Défendant « une Europe qui nous protège plutôt qu’une Europe qui nous contraint », il propose une liste qui « porte une vision positive de l’Europe, mais sous un prisme des territoires et des ruralités ».