« Démocratie » versus « la rue ». La dichotomie est régulièrement utilisée par les responsables politiques au pouvoir pour justifier la légitimité d’une réforme face aux mobilisations. Sans être exhaustif, voici un petit florilège de ses déclinaisons.
Manuel Valls : copié-collé
Le 8 juin 2016, en meeting à Paris, Manuel Valls, Premier ministre, était lui aussi confronté à des manifestations contre sa réforme du code du Travail. « La démocratie, ce n’est pas la rue! » appuyait-il également, avant d’ajouter : La démocratie c’est le vote ! C’est la démocratie sociale dans l’entreprise !» (voir la vidéo à partir de 30 secondes)
Loi travail : Valls et Cambadélis pourfendent la droite
Nicolas Sarkozy : l'argument de campagne
Peu avant le second tour de l’élection présidentielle de 2012, le président de la République en exercice rappelait son bilan et n’était pas peu fier de rappeler : « Avec nous, la rue n'a jamais fait la loi dans la République française. En juillet 2008, à l’occasion d’un conseil national de l’UMP, à la tribune, Nicolas Sarkozy, tout sourire avait fait cette constatation : Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ».
Jean-Pierre Raffarin : « ce n’est pas la rue qui gouverne »
Au printemps 2003, quelques jours avant une journée d’action contre sa réforme des retraites, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin affirmait : « Le Parlement doit décider, la rue doit défiler, mais ce n'est pas la rue qui gouverne ». Une formulation, certes un peu moins inspirée que son célèbre : « Notre route est droite mais la pente est forte » prononcée un an plus tôt lors de son discours de politique générale.
Mai 68 et la chienlit
Lors des évènements de mai 68, à la sortie du conseil des ministres que le Premier ministre, Georges Pompidou a résumé la pensée du général de Gaulle par une formule qui restera dans l’Histoire. « La réforme oui, la chienlit non »