La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Emmanuel Macron souhaite un pacte nouveau pour les enseignants
Par Louis Dubar
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Le président sortant défend son bilan en matière d’éducation notamment pour les réseaux d’éducation prioritaire (REP) et REP + (doublement des classes et limitation à 12 élèves). « Les résultats sont là. » Le candidat-président promet d’intensifier les moyens pour transformer et rénover un système scolaire « cadenassé. » « Qu’est-ce qu’on veut faire à l’école ? On veut mieux former, donner les mêmes chances à tous, faire confiance et mieux reconnaître les enseignants », explique-t-il. Pour Emmanuel Macron, le système scolaire actuel n’apporte pas complétement satisfaction : « Si je devais résumer notre système, nos enseignants ne se sentent pas reconnus et ils ont raison. Les familles sont confrontées à des problématiques d’absentéisme […] et les enfants continuent à manquer de confiance. » Emmanuel Macron reconnaît les mauvais résultats de la France au classement Pisa et espère que les efforts menés au cours de son mandat paieront : « L’investissement se verra dans quelques années. »
Une grande concertation avec l’ensemble des parties prenantes en début de mandat
S’il est élu, Emmanuel Macron souhaite commencer son nouveau quinquennat par « une large concertation pour discuter de la meilleure manière pour atteindre des objectifs nationaux. » Le président définit les contours de ce processus : « un travail collectif au niveau local, avec l’ensemble des parties prenantes, une concertation de terrain. » Les élus, les enseignants, les équipes administratives des établissements, les parents d’élèves et les associations sont concernés par ce dispositif « pour changer de mode de fonctionnement. » Pour le président de la République, il est urgent de déployer « des formes nouvelles d'organisation » en fonction des territoires tout en conservant des objectifs nationaux. « Les programmes et les examens demeurent nationaux mais il faut assumer plus de liberté », précise-t-il.
Augmentation des salaires et missions nouvelles pour les enseignants
Emmanuel Macron promet « un pacte nouveau » avec les enseignants. « Si on laisse les choses comme elles sont aujourd’hui et qu’on se réfugie derrière une égalité de principe qui n’est pas réelle. On ne remplit pas la mission », souligne-t-il. Le président pointe du doigt l’absentéisme des enseignants de l’Education nationale, un phénomène qui n’est pas toujours bien géré, « car on ne se donne pas les moyens de le faire. » Le candidat propose une meilleure gestion des absences à partir d'un système basé sur le volontariat. Cette réforme envisagée par le président instaurerait « de nouvelles missions pour les enseignants, de nouveaux moyens de s’engager dans les projets pédagogiques : suivi des élèves, accompagnement, activités périscolaires… »
Les enseignants « prêts à s’engager » verraient leur salaire augmenté. « Je suis prêt à dire que les enseignants qui ne souhaitent pas faire ces missions alors ils ne seront pas augmentés dans leur rémunération », prévient Emmanuel Macron. Cette réforme instaurerait plusieurs systèmes de rémunération « en fonction du territoire » ou des activités prises en charge par les enseignants. « Je l’assume car ils (les enseignants) ne font pas tous la même chose […], nous le savons. »
Concernant la gouvernance des établissements scolaires, Emmanuel Macron souhaite généraliser certaines dispositions prises dans le plan Marseille en Grand, « valoriser l’expertise de terrain et donner plus de liberté aux équipes pédagogiques, parfois de recruter sur profil. » Les directeurs d’établissement bénéficieraient de prérogatives élargies. Le président présente l’idée de « mettre à disposition les résultats de toutes les évaluations » d’une classe ou d’un établissement, un moyen selon lui « de diffuser les bonnes pratiques » sur les territoires. « On doit pouvoir donner les moyens aux directeurs d’école, à l’équipe pédagogique de mesurer les changements et pas seulement avec la visite de l’inspecteur académique toutes les X années. »
Renforcement des fondamentaux
C’est un point noir de la réforme du baccalauréat : la chute du nombre d’élèves en cours de mathématiques en lycée général. Emmanuel Macron promet de réintégrer la matière au tronc commun. Il plaide également pour un renforcement de l’enseignement de l’éducation physique et sportive au primaire et au collège. Il promet une amélioration de l’enseignement de l’éducation artistique et culturelle et propose d'étendre « le passe culture dès le collège. » Emmanuel Macron plaide également pour un renforcement de l’orientation des élèves, « dès la cinquième permettant de mieux connaître les métiers. »