Une candidature en 2032 ?
« Rester libres : une armée plus forte, une économie plus indépendante, une jeunesse protégée et éduquée, nous y arriverons », voici l’engagement pris par Emmanuel Macron à la fin de l’émission.
Également interrogé sur la possibilité de se représenter en 2032, Emmanuel Macron a, habilement, évité de répondre. « Je pense chaque jour à une seule chose, c’est notre pays, c’est aller au terme de ce mandat en ayant fait tout ce que je pouvais faire […] Quand j’aurais fini je réfléchirai à la suite, et à ce moment je pourrais vous répondre », a répondu Emmanuel Macron.
Audition de François Bayrou à l’Assemblée nationale
A la veille de l’audition de François Bayrou dans le cadre de la commission d’enquête « Bétharram », le président de la République renouvelle sa confiance au premier ministre.
« Demain, je sais qu’il répondra à toutes les questions qui lui seront posées. Je sais qui il est. Le premier ministre est un homme que je connais depuis de nombreuses années, je sais qui il est et j’ai confiance en lui », affirme sans détour Emmanuel Macron.
« Notre système est aveugle sur la réalité des situations des jeunes », reconnaît Emmanuel Macron
Interrogé sur la précarité des jeunes et des étudiants par la journaliste Salomé Saqué, Emmanuel Macron estime que la France est « l’un des pays qui accompagne le plus les jeunes étudiants ».
« Notre système est aveugle sur la réalité des situations des jeunes », reconnaît cependant le président de la République. « Ce que l’on va faire c’est le versement social à la source, comme on a fait l’impôt à la source. Il faut ainsi individualiser la prise en compte des revenus », continue le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron « souhaite qu’on puisse organiser une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums en même temps, dans les mois qui viennent »
C’était la question du soir. Le chef de l’Etat confirme ce qui était une éventualité. « Je souhaite qu’on puisse organiser une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums en même temps, dans les mois qui viennent », annonce Emmanuel Macron.
« Cela suppose un travail qui chemine pour le gouvernement », « on a des réformes institutionnelles qui sont à prévoir, des réformes économiques qui sont à porter ». Mais il faudra attendre pour en savoir plus. Il ne veut « pas donner ici trop précisément les thèmes. C’est au gouvernement de finir ce travail et à moi de prendre les décisions », dit-il, évoquant la possibilité de « saisir nos compatriotes » sur « les grandes réformes économiques, éducatives ou sociales », dans le cadre de l’article 11 de la Constitution. La question du contrôle de l’accès aux réseaux sociaux par les jeunes « pourrait être » l’objet d’une question, mais c’est « une compétence européenne ».
Interrogé sur la possibilité d’organiser un référendum sur l’immigration, il en écarte l’idée : « Je ne vois pas le sujet qui tomberait dans le champ de l’article 11 et qui permettrait d’être efficace », estime Emmanuel Macron.
Fin de vie : en cas « d’enlisement » au Parlement, « le référendum peut être une voie pour débloquer »
Interrogé sur la fin de vie, Emmanuel Macron n’a pas écarté le recours au référendum sur la question, en cas de blocage dans le cadre de l’examen du texte sur le sujet au Parlement. La proposition de loi, en cours d’examen à l’Assemblée, devrait arriver au Sénat ensuite. « Si à l’issue de cette première lecture, on voyait un enlisement, une espèce d’impossibilité d’aller au bout, à ce moment-là, le référendum peut être une voie pour débloquer et permettre aux Françaises et aux Français de s’exprimer », annonce le chef de l’Etat. Mais « il y aura d’abord le travail au Parlement ».
Emmanuel Macron opposé au port de signes religieux dans les « compétitions sportives »
« Je suis pour la charte olympique qui interdit le port de tous signes religieux dans les compétitions. La pratique du sport, je pense que c’est aux fédérations de décider. Mais je pense que quand on est dans une compétition, ce n’est pas la place d’un signe religieux », explique le président de la République.
Refus du maire de marier un étranger sous OQTF : Emmanuel Macron souhaite que « la proposition de loi du sénateur Demilly soit inscrite rapidement à l’Assemblée »
« Je vais passer en correctionnel, je risque d’être déclaré inéligible car j’ai refusé de marier quelqu’un qui était sous OQTF, obligation de quitter le territoire français, […] qui a été condamné pour des viols avec violence », explique le maire de Béziers, Robert Ménard, qui appelle à reprendre un texte voté au Sénat, « qui dit qu’un maire devrait avoir le droit de refuser (le mariage) dans ces conditions ».
« Il a raison, c’est le bon sens. Je suis pour qu’on exécute les OQTF et donc la proposition de loi du sénateur Demilly, sénateur de la Somme. Je souhaite qu’elle soit inscrite rapidement à l’Assemblée nationale. Je pense que c’est un bon débat, car c’est un débat de bon sens », soutient Emmanuel Macron.
Immigration : « Je ne suis pas pour remettre en cause le regroupement familial », assure Emmanuel Macron
« Je ne suis pas pour remettre en cause le regroupement familial », répond le président de la République au maire de Béziers, Robert Ménard. Interrogé par ce dernier sur la réduction de l’immigration légale, le chef de l’Etat défend « le droit à vivre une vie de famille normale ».
« Le regroupement familial qui l’utilise ? L’essentiel du regroupement familial ce sont des Français ou des Françaises qui épousent des étrangers et veulent les faire venir », continue le président de la République.
Emmanuel Macron demande au gouvernement une nouvelle loi pour renforcer les pouvoirs de la police municipale, pour « tous les maires qui le souhaitent »
Interrogé par le maire de Béziers, Robert Ménard, Emmanuel Macron se prononce pour un nouveau renforcement des pouvoirs des polices municipales : « Je souhaite que le gouvernement puisse prendre une loi qui donnera la possibilité, à tous les maires qui le souhaitent, que la police municipale puisse, sous l’autorité du procureur, faire les saisines, la flagrance, les amendes forfaitaires délictuelles, les actes du quotidien contre les trafiquants de drogue ou les gens du voyage qui utilisent illégalement tel ou tel terrain ».
Gaza : « Ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable »
« C’est un drame et c’est horrible. Moi, mon boulot, c’est de tout faire pour que cela s’arrête », explique Emmanuel Macron qui écarte la qualification de génocide assurant que cette qualification incombe aux historiens.
« Ce que fait le gouvernement de Benjamin Netanyahou est inacceptable et aujourd’hui, la crise humanitaire est la plus grave depuis octobre dernier », juge Emmanuel Macron.
« On ne peut pas faire comme si de rien n’était, donc on va devoir monter la pression », reconnaît le chef de l’Etat à propos des accords de coopération avec Israël.
« Il faudra agir sur certains non-renouvellements » de fonctionnaires, « il y a des pistes qui existent » sur lesquelles « le gouvernement est en train de travailler »
Faut-il réduire le nombre de fonctionnaires ? « Il faudra agir sur certains non-renouvellements. Il y a des pistes qui existent, ce que le gouvernement est en train de travailler », annonce Emmanuel Macron. Lesquels ? « Des militaires, on en a besoin », « des professeurs, est-ce qu’il en faut moins ? Je ne le crois pas », « nos soignants, on a des difficultés à pourvoir les postes ». Il faut donc plutôt « faire des efforts sur ce qu’on suradministre. On a un taux de suradministration dans la santé. Là, on a des pistes », soutient le chef de l’Etat, et « si on continue à simplifier, on aura des marges de manœuvre ».
Mais il prévient : supprimer des postes de fonctionnaires, « c’est l’une des pistes, mais ce n’est pas celle qui crée le plus d’économies ». « Le cœur de la bataille, c’est garder une réforme des retraites » et « freiner la dynamique des dépenses sociales et celle sur le chômage ».
Héritage : « Je pense que la réponse n’est pas dans les taxes »
Interrogé par Cécile Duflot, directrice d’Oxfam, sur les inégalités, Emmanuel Macron écarte l’idée d’une augmentation de la fiscalité sur les héritages. « Mon programme est plutôt de baisser la taxe d’héritage » pour les plus modestes, affirme le président de la République.
« La clé, c’est qu’on aide davantage nos compatriotes à constituer un patrimoine […] Je pense que la réponse n’est pas dans les taxes, la réponse est dans notre capacité à avoir plus de mobilité sociale », estime le chef de l’Etat.
Déficit public : Emmanuel Macron « assume totalement » le « quoi qu’il en coûte »
« Si on regarde nos déficits, entre 2017 et 2019, lorsque j’arrive aux responsabilités, on baisse les impôts de manière massive […] On a eu une politique vertueuse », rappelle Emmanuel Macron qui souligne que durant cette période le déficit public était inférieur à 3 % du PIB.
Par ailleurs, le chef de l’Etat assure qu’il « assume totalement », la politique du « quoi qu’il en coûte » au moment de la crise du covid-19. « On a protégé notre appareil productif. On a dépensé beaucoup d’argent, mais on a prévenu un chômage qui serait tombé », ajoute-t-il.
Emmanuel Macron souhaite « une conférence sociale sur le mode de financement de notre modèle social », qui « repose beaucoup trop sur le travail »
« Je souhaite qu’on lance deux chantiers complémentaires : le premier, c’est une conférence sociale sur le mode de financement de notre modèle social. Il a 80 ans cette année. Mais son financement repose beaucoup trop sur le travail », soutient Emmanuel Macron, qui ajoute qu’« il y a la consommation, il y a autre chose ». « La TVA sociale ? », lui demande Sophie Binet. « Non, il peut y avoir d’autres choses ».
« Je souhaite qu’on ouvre ce chantier dans les prochaines semaines et je demande que le gouvernement l‘ouvre dans les prochaines semaines », affirme le président de la République.
« Deuxième chose, c’est celle des plus âgés des salariés. La qualité du travail et l’évolution des formes de travail doivent aussi faire l’objet de négociations sociales ». « Il y a des seniors qui veulent un temps plus flexible », souligne Emmanuel Macron.
Retraites : « On peut travailler sur la durée de cotisation »
Sur le conclave sur les retraites, lancé par le premier ministre François Bayrou, « il faut aller au bout de la discussion ». Peut-il y avoir un autre moyen de financement ? « S’il y a un consensus entre les forces syndicales et patronales, comme le premier ministre s’y est engagé, il le présentera au Parlement », mais « c’est vrai qu’on peut travailler sur la durée de cotisation, si ce n’est pas l’âge légal ».
« Non », pas de référendum sur les retraites
Interrogé par la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur l’organisation d’un référendum sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron en a écarté l’idée. « Un référendum pour proposer quoi ? » lui a d’abord rétorqué le chef de l’Etat. « L’abrogation de la réforme des retraites », répond la syndicaliste. « Donc un retour à 62 ans », rebondit Emmanuel Macron, qui ajoute : « La réponse est non, sur les retraites ».
Vague de plans sociaux : « Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal »
« Non, je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal, car ce serait dépenser des milliards d’euros », répond Emmanuel Macron à Sophie Binet. « Nous allons sauver Dunkerque et Fos, pas en nationalisant mais en ayant une politique européenne qui protège notre acier », assure le président de la République.
« On doit négocier avec Vladimir Poutine pour la suite »
Faut-il parler avec Vladimir Poutine, après la signature d’un cessez-le-feu en Ukraine ? « Oui bien sûr. Je le ferai en coordination avec Volodymyr Zelensky et avec les partenaires européens. On doit négocier avec lui pour la suite », soutient le chef de l’Etat.
Partage de la dissuasion nucléaire : « Il y a toujours eu une dimension européenne dans la prise en compte de ce que l’on appelle les intérêts vitaux »
« Depuis qu’une doctrine nucléaire existe, il y a toujours eu une dimension européenne dans la prise en compte de ce que l’on appelle les intérêts vitaux. On ne le détaille pas car l’ambiguïté va avec la dissuasion », explique Emmanuel Macron.
« La France ne paiera pas pour la sécurité des autres, ça ne viendra pas en soustraction de ce dont on a besoin pour nous et la décision finale reviendra toujours au président de la République », précise le président de la République qui explique néanmoins être « prêt à ouvrir cette discussion » sur la présence d’armes nucléaires en dehors du territoire français.
En Ukraine, « il y aura forcément une ligne entre des territoires occupés et des territoires libres »
Si un cessez-le-feu est signé en Ukraine, « pendant ce temps-là, on négocie ». « Nous n’avons jamais proposé d’être sur la ligne de front. Il y aura forcément une ligne entre des territoires occupés et des territoires libres », explique Emmanuel Macron. « Faut-il un mandat des Nations-Unies, une force de maintien de la paix ? Cela fait partie de la question ».
« Les forces de réassurance, ce n’est pas des forces sur la ligne de front. […] C’est mettre des forces prépositionnées, loin de la ligne de front, dans des endroits qui sont clefs, dans des opérations conjointes, […] avec une capacité de dissuasion. […] Si la Russie violait la paix, elle attaquerait de facto les forces alliées », dont des forces françaises ou britanniques qui seraient envoyées sur place.
« On ne veut pas faire la troisième guerre mondiale »
« Nous avons décidé de ne pas engager nos troupes en confrontation directe avec une puissance dotée de l’arme nucléaire […], pour qu’il n’y ait pas d’escalade, car on ne veut pas faire la troisième guerre mondiale » avec la Russie.
Sanctions contre la Russie : « Notre volonté, c’est de prendre des sanctions à nouveau dans les prochains jours, en liaison étroite avec les Etats-Unis »
« Notre volonté, c’est de prendre des sanctions à nouveau dans les prochains jours, en liaison étroite avec les Etats-Unis », assure Emmanuel Macron sur TF1. Le président de la République explique que la présidente de la Commission européenne négocie sur ce sujet avec les autorités américaines pour cibler les « services financiers et les hydrocarbures ». Le chef de l’Etat exclut pour l’heure d’utiliser les avoirs russes gelés affirmant que « nous n’avons pas le cadre légal pour le faire ».