Emmanuel Macron va annoncer la fin de l’opération Barkhane et présenter les grandes lignes de la revue nationale stratégique

Emmanuel Macron va annoncer la fin de l’opération Barkhane et présenter les grandes lignes de la revue nationale stratégique

La fin officielle de l’opération antijihadiste implique de réduire « la visibilité de nos forces militaires en Afrique », explique l’Elysée, mais la France gardera encore de nombreux militaires dans la région.
François Vignal

Par François Vignal (avec AFP)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un peu moins de trois mois après le retrait des soldats français du Mali, Emmanuel Macron va annoncer officiellement ce mercredi la fin de l’opération antijihadiste Barkhane au Sahel, a indiqué mardi l’Elysée à la presse. Une annonce qui sera faite à l’occasion d’un déplacement à Toulon, où le président de la République va tenir un discours sur la revue nationale stratégique.

La fin de Barkhane sera sans conséquence sur le dispositif militaire français dans la région. Quelque 3.000 militaires français sont encore déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, contre 5.500 militaires au maximum, ces dernières années.

Selon l’Elysée, le principe est « de réduire l’exposition et la visibilité de nos forces militaires en Afrique, de se concentrer sur la coopération et l’appui […], principalement en termes d’équipement, de formation, de renseignement et de partenariat opérationnel lorsque les pays le souhaitent ». Mais sur place, il restera des soldats, qui seront « couverts, protégés, soutenus, administrés ». Mais cette annonce sur la fin officielle est « nécessaire localement », explique l’Elysée. Sur place, et notamment sur les réseaux sociaux, la présence militaire française est souvent critiquée.

« Etre capable de protéger son territoire, de protéger et d’impliquer les concitoyens »

Quant à la revue stratégique, il s’agit de définir « notre ambition générale pour 2030 », explique l’Elysée. La France entend « réaffirmer être en 2030 une puissance d’équilibres », autant dans le cadre de l’Otan que d’une « défense européenne crédible ». Mais la question est aussi et d’abord nationale. Si la dissuasion nucléaire « reste notre dorsale principale pour notre sécurité », rappelle l’Elysée, la France entend renforcer son « influence » à l’étranger, sujet essentiel, que n’hésitent pas à utiliser d’autres pays, comme la Russie.

Un autre enjeu est également « d’être capable de protéger son territoire, de protéger et d’impliquer les concitoyens », avec l’objectif d’avoir « une France unie et résiliente », en cas de conflit. Il ne s’agirait pas pour de simples citoyens de prendre les armes, mais « que la France soit suffisamment préparée » dans les mentalités. Le service civique universel ou « le doublement de la réserve » contribuent, pour l’Elysée, à cet effort.

Si « un conflit sur notre sol, comme en Ukraine, est exclu du fait de la dissuasion nucléaire », la « probabilité où les forces françaises seraient engagées dans des scénarios de haute intensité augmente », prévient-on à l’Elysée. « Ce serait dans le cadre de coalition, mais on ne s’interdit pas la possibilité de le faire seul », ajoute-t-on. Reste à « réparer des lacunes » déjà, comme dans le domaine des « munitions » ou « l’emploi de drones », reconnaît l’Elysée. Le budget 2023 prévoit + 3 milliards d’euros pour le budget de la défense, conformément à la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. La suite sera définie par une prochaine LPM.

Dans la même thématique

Paris: Weekly session of questions to the government at the Senate
11min

Politique

Comment le gouvernement Barnier a poussé le Sénat à faire sa mue

Depuis l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, la majorité sénatoriale LR-centriste est transformée et soutient le gouvernement, avec l’ex-majorité présidentielle. Un nouvel attelage baptisé « club des cinq », que Gérard Larcher rassemble à sa table, histoire de mettre de l’huile. Mais avec un premier ministre sous la menace d’une censure du RN, pas sûr que l’expérience soit vouée à perdurer.

Le

FRA – ASSEMBLEE – QUESTIONS AU GOUVERNEMENT
8min

Politique

Derrière le chantage à la censure, un « exercice d’équilibriste compliqué » pour Marine Le Pen

En exigeant de nouvelles concessions budgétaires, Marine Le Pen rappelle que la configuration politique lui donne pouvoir de vie et de mort sur le gouvernement de Michel Barnier. Si elle semble désormais avoir toutes les cartes en main, le patronne des députés RN prend aussi un risque non négligeable en votant la censure, celui d’entamer durablement la stratégie de normalisation déployée pour conquérir le pouvoir.

Le

France Election
4min

Politique

Patrick Stefanini nommé représentant spécial de Bruno Retailleau : « Il connaît par cœur tous les enjeux migratoires »

Le ministre de l’Intérieur a annoncé la nomination de l’ancien directeur des campagnes présidentielles de François Fillon et Valérie Pécresse comme représentant spécial à l’immigration. Sa mission se concentrera « principalement sur le renforcement du dispositif de réadmission des personnes en situation irrégulière ».

Le