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Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
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Par Public Sénat
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Un an après les nombreuses manifestations nocturnes des policiers, notamment à Paris, Emmanuel Macron va livrer son plan pour la sécurité ce mercredi après-midi à l’Élysée. La présidence de la République annonce un discours « fondateur » devant près de 500 personnes, cadres de la police et de la gendarmerie, hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur. Le rassemblement est inédit depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
On ignore pour l’heure quelle sera la portée du discours et si des annonces majeures sont prévues. Le président de la République devrait en tout cas revenir sur sa promesse emblématique de créer une « police de sécurité quotidienne », et en préciser les contours.
Réfutant toute ressemblance avec la police de proximité crée par Lionel Jospin en 1998, et supprimée par Nicolas Sarkozy (alors ministre de l’Intérieur) cinq ans plus tard, l’Élysée parle d’une « petite révolution », selon l’AFP. L’organisation et les modes d’intervention de cette police pourraient « s’adapter aux préoccupations » des Français en fonction du terrain. Une quinzaine de villes doivent expérimenter ce nouveau dispositif en 2018.
Plusieurs syndicats notent qu’il ne s’agit encore qu’un « concept » encore flou. « Si c'est pour faire des réformes esthétiques ou revenir à la police de proximité, alors on ne sera pas d'accord », prévient Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance, le syndicat majoritaire chez les gardiens de la paix. « Il y a un manque de ligne directrice, il faut une politique de sécurité, réclamait-il ce matin sur Europe 1.
Christophe Rouget, du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), n’y est pas opposé, mais rappelle les priorités demandées par la profession. « On est y favorable, mais si nous n’avons pas ce préalable des moyens humains, juridiques, technologiques, on n’arrivera pas », nous expose le porte-parole du SCSI, qui réclame « un véritable choc ». « Nous pensions que c’est l’heure de faire de grandes réformes dans la police », considère-t-il.
Selon lui, en plus de répondre aux besoins humains et matériels de la profession, des changements en profondeur sont nécessaires pour faciliter le travail au quotidien. Comme une « simplification des structures de la police », dont le millefeuille serait devenu trop complexe. « Il faut une vraie réforme de la procédure pénale qui est devenue chronophage », plaide-t-il surtout, constatant qu’avec les tâches administratives les agents ont de moins en moins de temps pour leurs missions essentielles.
Il est à noter que le ministre de l’Intérieur ne sera pas le seul représentant du gouvernement cet après-midi à l’Élysée. La garde des Sceaux et la ministre des Armées seront également présentes.
Alors que la grogne de la police n’est pas retombée (une nouvelle manifestation a eu lieu le 26 septembre notamment), la question des moyens devrait naturellement être abordée dans le discours du chef de l’État. Gérard Collomb avait annoncé le mois dernier que le budget de son ministère augmenterait de 6,8% en 2018 et celui de la police de 1,9%.
Durant sa campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à créer 10.000 postes supplémentaires parmi les forces de l’ordre, une hausse censée corriger les baisses d’effectifs sous Nicolas Sarkozy. Un signal salué par les syndicats, mais Alliance souligne que cette hausse pourrait seulement compenser les départs en retraite.
Alliance n’a pas digéré non plus l’annonce faite par Gérald Darmanin de reporter en 2018 l’accord sur les carrières et rémunérations des fonctionnaires signé en 2016. « J’espère que cette remise en cause va être dénoncée par le président de la République », confiait ce matin Jean-Claude Delage.
Dans un contexte de menace terroriste, le discours d’Emmanuel pourrait également revenir sur la nouvelle loi sur la sécurité que le Parlement s’apprête à adopter définitivement (un vote du texte de la commission mixte paritaire est prévu ce mercredi au Sénat), et insister sur le besoin de coopération entre les services, notamment à travers la création de la « task force ».
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