Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie, anciens ministres LR et eurodéputés, ont annoncé mardi, comme la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez, vouloir porter plainte contre l'eurodéputée FN Sophie Montel, qui a fait état de soupçons d'emplois fictifs parmi des assistants d'eurodéputés.
"J'apprends qu'une élue du Front national diffame mon équipe parlementaire en lui reprochant l'exercice de mandats électifs", écrit Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, dans un communiqué diffusé sur Twitter.
"Tout est clair et connu par (les) services (du Parlement européen). Cet engagement est non seulement légal mais aussi moral. J'ai donc décidé de porter plainte", annonce-t-il, se "réjouissant" de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, "qui permettra de clarifier et de dissiper toute interrogation".
"Plusieurs membres de mon équipe parlementaire locale ont exercé ou exercent un mandat d'élu municipal. Tout est effectué dans les règles et le Parlement européen, toujours très scrupuleusement, est informé des moindres détails", souligne-t-il encore.
Michèle Alliot-Marie a elle aussi annoncé avoir chargé son avocat "de porter plainte pour dénonciation calomnieuse et tout autre motif approprié" dans un communiqué diffusé mardi.
"Tenter de jeter gratuitement l’opprobre sur des personnes pour se dédouaner de ses propres turpitudes devient, pour certains, une règle de fonctionnement. Je ne l’accepterai jamais", souligne-t-elle.
"Mes collaborateurs accrédités au Parlement européen obéissent tous aux règles de transparence, de réalité de leur activité à mes côtés, et de conformité stricte aux règles et procédures des instances européennes", insiste l'ancienne ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de François Fillon.
Une vingtaine d'élus de tous bords, dont Mme de Sarnez, M. Hortefeux ou l'ex-LR Jérôme Lavrilleux, sont visés par cette enquête ouverte par le parquet de Paris le 22 mars à la suite du signalement de Mme Montel, dénonçant des emplois fictifs parmi des collaborateurs de députés européens d'autres partis.
Cette contre-attaque du FN était intervenue alors que le parti d'extrême droite et sa présidente Marine Le Pen sont eux-mêmes soupçonnés d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'assistants au Parlement de Strasbourg.
Parmi les élus signalés à la justice par le FN, se trouvent des représentants de presque toutes les formations, notamment du PS, d'EELV, de LR et de l'UDI, selon une source proche du dossier.