Incendie, sécheresse, canicule. Après un été catastrophique il est plus que jamais urgent de protéger la forêt européenne. 900 000 hectares ont brûlé en quelques semaines et il faut désormais réparer, estime Benoît Lutgen, eurodéputé belge (PPE). « Il faut préparer nos forêts à la lutte contre le réchauffement climatique puisque les forêts souffrent du réchauffement climatique, et en même temps elles peuvent participer à lutter contre le réchauffement climatique. »
3 milliards d’arbres plantés d’ici 2030
Planter pour reconstituer les arbres perdus et planter pour absorber du dioxyde de carbone. D’ici 2030, 3 milliards d’arbres devraient sortir de terre dans l’Union européenne. Une initiative portée par la Commission européenne dans le cadre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE de 55 % d’ici 2030. L’exécutif européen veut commencer à planter rapidement des essences résistantes aux menaces. Mais les parlementaires seront vigilants, afin d’éviter les monocultures qui fragilisent la biodiversité et la forêt, et la rende vulnérable comme cela a été le cas des pins partis en fumée cet été en Gironde.
« En 25 ans, en Europe, on a gagné une superficie forestière qui est égale au Portugal »
Une stratégie forestière de l’Europe ancienne. Pour l’eurodéputé belge Benoit Lutgen, « il y a une augmentation de la superficie forestière en Europe de façon importante. En 25 ans, en Europe, on a gagné une superficie forestière qui est égale au Portugal. Ce n’est pas tout à fait rien. »
Lutter pour la déforestation au sein de l’Union c’est bien, mais encore faut-il que l’Europe ne participe pas à la déforestation en dehors des frontières continentales, alerte Benoit Biteau. « On doit bien sûr avoir une stratégie forestière en Europe, mais il faut faire attention aussi que cette stratégie forestière ne passe par une déforestation de l’autre côté de l’Atlantique. » Dans le viseur de l’eurodéputé français écologiste la forêt amazonienne, dont la surface ne cesse de diminuer d’années en années, au profit de culture comme le maïs, ou le soja, ensuite exportés.
« On importe avec chaque tonne de soja de la déforestation au Brésil »
Rien que pour l’année 2022, près de 40 000 km carrés de forêt tropicale auront été rasés au Brésil, soit une surface plus vaste que l’étendue de la Belgique. Pour Benoît Biteau, : « On continue de baser nos logiques de développement de l’élevage par exemple sur le binôme maïs/soja ». Si le maïs est essentiellement produit en Europe, le soja est cultivé outre-Atlantique, et dénonce-t-il « avec chaque tonne de soja on importe de la déforestation au Brésil. Cette forêt est le poumon de la planète. Il faut faire attention à ne pas se tromper dans nos logiques et ne pas être schizophrène, à vouloir protéger notre forêt – ici en Europe — mais à accepter que le poumon de la planète soit déforesté pour d’autres logiques que le développement durable justement. »
Le Parlement européen a justement voté, à la mi-septembre une loi ambitieuse contre la déforestation. Un texte qui permettrait de bannir les produits issus de la déforestation importée. Aux 27 chefs d’Etat et de gouvernement désormais de valider cette réglementation.
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