« En apprentissage », Patrick Kanner prend ses marques à la tête du groupe PS du Sénat
Le nouveau président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, lance un groupe de travail sur la réforme constitutionnelle, avec à la clef un séminaire sur le sujet le 8 mars.

« En apprentissage », Patrick Kanner prend ses marques à la tête du groupe PS du Sénat

Le nouveau président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, lance un groupe de travail sur la réforme constitutionnelle, avec à la clef un séminaire sur le sujet le 8 mars.
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Première réunion de groupe, version Kanner, au groupe PS du Sénat. Une semaine après l’élection de Patrick Kanner à la tête des 78 sénateurs du groupe socialiste de la Haute assemblée, suite à la démission surprise de Didier Guillaume, la vie interne reprend son cours normal. Présentations de propositions de lois à venir, débat sur le projet de loi sur l’entrée à l’université, questions diverses. A la sortie, les sénateurs semblent apprécier leur nouveau patron.

« C’est la suite logique de Didier Guillaume »

Rachid Temal, coordinateur national du PS, voit « un groupe uni, au travail, avec un processus de concertation, un premier temps où chacun peut apporter ses propositions et ses idées sur le mode de fonctionnement » salue le sénateur du Val-d’Oise. Alors que le congrès PS à venir doit permettre sa refondation, Rachid Temal « souhaite que les trois groupes (Assemblée, Sénat, Parlement européen, ndlr) y jouent un rôle. Il y a des échanges entre les trois groupes et moi-même ».

Après la période Didier Guillaume – qui était présent et reste encore sénateur environ un mois – ce n’est pas la grande révolution, mais plus une « continuité, avec la volonté de faire participer » salue Françoise Cartron, sénatrice de Gironde. « Chacun impose son style, mais c’est la suite logique de Didier Guillaume » confirme Jean-Yves Roux, sénateur des Alpes de Haute-Provence. « Ambiance apaisée » constate un élu d’Ile-de-France. « Encourageant », souligne un sénateur qui avait mis en cause Didier Guillaume sur sa ligne, « il n’y a pas que les affaires courantes, mais un travail de fond aussi ». Un autre, bon connaisseur du groupe, distribue aussi un bon point : « Pour un président de groupe, c’est bien d’avoir déjà dirigé quelque chose. Il faut que ce soit dynamique et passer la parole ». Patrick Kanner était à la tête du département du Nord de 2011 à 2014.

« Chacun doit prendre ses marques. Lui aussi » lâche juste une sénatrice. Mais pour Jean-Marc Todeschini, sénateur de Moselle qui avait pensé à se présenter, « il est dans le costume » de Président de groupe.

« Humilité et détermination »

Voilà justement l’intéressé. Il sort le dernier. Et la joue profil bas. « Il faut que je me mette dans la peau (du président de groupe). Je suis en apprentissage. Il faut beaucoup d’écoute. J’arrive avec humilité mais aussi détermination » explique Patrick Kanner.

Avant de définir des règles pour améliorer le fonctionnement interne et de proposer le 20 février un nouveau bureau du groupe, « dans la continuité », le sénateur du Nord lance dans l’immédiat un groupe de travail sur la réforme constitutionnelle et institutionnelle. Jean-Pierre Sueur et Didier Guillaume ont déjà défendu les positions socialistes dans le groupe de travail transpartisan lancé par Gérard Larcher. Mais le président de groupe veut remettre le couvert.

Travail de fond et plan social

Cinq réunions, ouvertes à tous les membres du groupe, sont au programme, avec la première dès ce soir. Les conclusions seront arrêtées le 8 mars, lors d’« un séminaire » du groupe. De quoi préparer les débats en séance, quand le texte arrivera. S’il arrive… Les sénateurs socialistes veulent globalement travailler les questions de fond. Dans un PS en état de convalescence prolongé, le groupe PS peut au moins compter sur 78 sénateurs, soit plus du double que le groupe Nouvelle gauche de l’Assemblée nationale, avec ses 30 députés. Moins réjouissant, le président de groupe aura la tâche de mener à son terme un plan social, déjà en cours depuis plusieurs semaines. Il concerne 9 collaborateurs du groupe. C’est la conséquence, notamment, des sénatoriales de septembre dernier. Si le groupe a limité la casse, il a perdu des sénateurs. Et a donc vu ses financements publics diminuer.

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