En Bretagne, Macron promet de répondre « sans reniement », ni « entêtement » au grand débat
Emmanuel Macron a promis mercredi en Bretagne de répondre sans "reniement" ni "entêtement" aux souhaits dss Français exprimés lors du grand...

En Bretagne, Macron promet de répondre « sans reniement », ni « entêtement » au grand débat

Emmanuel Macron a promis mercredi en Bretagne de répondre sans "reniement" ni "entêtement" aux souhaits dss Français exprimés lors du grand...
Public Sénat

Par Jérôme RIVET, Hélène DUVIGNEAU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a promis mercredi en Bretagne de répondre sans "reniement" ni "entêtement" aux souhaits dss Français exprimés lors du grand débat national qu'il doit clore jeudi en Corse.

Le chef de l'État est attendu mercredi soir sur l'île, avant un ultime débat le lendemain avec quelque 150 maires à Cozzano, une réunion qu'ont décidé de boycotter les responsables nationalistes.

A la place, ces derniers ont invité Emmanuel Macron à l'Assemblée de Corse, proposition que le chef de l'Etat a refusé. "Je vais rencontrer tous ceux qui répondront à l'invitation qui est faite (à Cozzano) pour pouvoir discuter", a-t-il affirmé à plusieurs journalistes.

L'atmosphère était plus consensuelle au centre des Congrès de Saint-Brieuc, où le président a échangé durant trois heures avec plus de 600 élus ceints de l'écharpe tricolore, réunis pour les "Premières Assises des maires de Bretagne".

Emmanuel Macron s'est dit "fier" de leur engagement et, au delà, de celui des "1,5 million" de Français ayant participé au grand débat, "une expérience démocratique totalement inédite".

Deux mois et demi après l'avoir lancé et alors que l'opposition exprime fortement son impatience, le président est désormais au pied du mur: il devra décider des suites à donner, après une synthèse des souhaits des Français qui sera présentée lundi au gouvernement. Il devrait intervenir vers la mi-avril pour de premières annonces mais pourrait aussi égrener des décisions jusqu'à l'été, selon son entourage.

"J'ai l'immense responsabilité d'y répondre et de le faire avec la conviction que ce ne peut être ni un reniement de ce qui a été fait depuis deux ans, ni un entêtement", a affirmé Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron entourré d'élus bretons, à Saint-Brieuc le 3 avril 2019
Richard Ferrand et Emmanuel Macron aux assises des maires bretons le 3 avril 2019 à Saint-Brieuc
POOL/AFP

"Le temps dans lequel nous entrons est pour moi celui de la redéfinition du projet national et européen", a-t-il ajouté.

Selon un dondage Elabe pour BFMTV paru mercredi, 79% des Français estiment que le "grand débat national" ne résoudra pas la crise politique (+9 points en un mois), 68% que les points de vue exprimés ne seront pas pris en compte (+5 points) et 62% qu'Emmanuel Macron et son gouvernement tiendront compte des points de vue exprimés (+7 points).

S'exprimant avant lui, les élus de Bretagne, une région où il avait réalisé d'excellents scores à la présidentielle de 2017, ont surtout réclamé une réforme de l'Etat et de ses relations avec les collectivités.

Dominique Cap, président des maires de Bretagne, a appelé Emmanuel Macron à initier "un acte III de la décentralisation", lui proposant de faire de la Bretagne "un laboratoire" pour "simplifier le fonctionnement" du pays.

- "Individualisme" -

De nombreux élus ont vivement dénoncé l'action de l'administration, "vos services, monsieur le président, qu'on ne peut plus supporter!", a lancé une maire.

"Ce n'est pas mon administration mais la nôtre", lui a répondu le président, regrettant que l'Etat soit souvent pris comme bouc-émissaire. Il s'est dit ouvert à "aller plus loin sur beaucoup de simplifications" et à une nouvelle "déconcentration" des services de l'État. Mais, a-t-il averti, cette décentralisation "ira avec des transferts de responsabilité", en particulier "la responsabilité démocratique qui va avec".

En concluant son intervention, Emmanuel Macron s'est dit "surpris" de l'absence dans le grand débat des thèmes du chômage, de l'international et du terrorisme. "Je vois un risque, c'est l'individualisme", a-t-il ajouté, en précisant qu'il n'y aurait pas "66 millions de réponses".

Dans l'assistance, certains sont restés sur leur faim. "C'est un peu le risque du bon élève: comme il sait répondre à toutes les questions il ne répond pas aux questions les plus fondamentales", a regretté le député LR Marc Le Fur, citant "la présence médicale" ou "la crise agricole".

D'autres se sont dits satisfaits, comme Dominique Cap, qui assure avoir obtenu "un accord de principe" pour travailler sur la décentralisation.

A l'extérieur, près 300 manifestants se sont rassemblés dans le calme, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, dans le centre de Saint-Brieuc, bouclé par les forces de l'ordre, pour dénoncer "la démolition de notre modèle" social. Quelques-uns portaient un "gilet jaune".

Accompagné de plusieurs ministres et du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, élu du Finistère, Emmanuel Macron a visité dans l'après-midi le centre névralgique de la cyberdéfense française, situé à Bruz, près de Rennes. Une branche de la défense qu'a renforcée la loi de programmation militaire, face au développement des cyberattaques.

Partager cet article

Dans la même thématique

En Bretagne, Macron promet de répondre « sans reniement », ni « entêtement » au grand débat
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le