Celle qui était déjà la porte-parole du gouvernement de Michel Barnier, a fait son retour dans celui de Sébastien Lecornu. Elle s’est exprimée à la sortie du Conseil des ministres qui s’est tenu dans la matinée à l’Elysée.
Commençant par rappeler l’attachement d’Emmanuel Macron à « l’unité du gouvernement » et à « la stabilité institutionnelle », Maud Bregeon a rapporté que le président de la République considère que les deux motions de censure, déposée par LFI et le RN, « sont des motions de dissolution ». De son côté, Sébastien Lecornu a tenu à insister sur « une crise politique qui n’est pas encore devenue une crise de régime », et de marteler : « Ce gouvernement et les gouvernements de la République et pas des partis », bien qu’ « être arrimé au Parlement, c’est essentiel ». Il a également indiqué à ses ministres l’importance « de bâtir des compromis », « d’être capable de faire le pas qu’il faut ».
Le Conseil des ministres « a été largement dédié » aux projets de loi de finances (PLF) et de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS), avec une ligne claire : passer « nettement » sous la barre des 5 % en 2026, et tenir les objectifs de 5.4 % pour cette année. Ces textes « traduisent un choix de souveraineté », de « protection des Français », « de maîtrise des dépenses sans abîmer les services publics », et doivent permettre « de mettre à contribution les grandes entreprises, les plus fortunés tout en soutenant la croissance et l’emploi ».
« Ce budget est un point de départ, pas un point d’arrivée », a martelé Maud Bregeon. Avant d’enjoindre les forces politiques à ne « pas avoir peur de s’engager dans le débat budgétaire dans ce grand moment de rupture qui exclut l’utilisation du 49.3 ». « C’est une rupture totale », estime-t-elle, « personne ne peut l’ignorer ». Alors que la survie de ce nouveau gouvernement semble suspendue au bon vouloir des socialistes, qui attendent au tournant Sébastien Lecornu sur le futur de la réforme des retraites, la porte-parole du gouvernement les appelle à ne pas « s’enfermer dans une crise politique sans lendemain ». « S’ils veulent censure qu’ils le fassent, mais qu’il le fassent sur la base d’un texte et des débats ».
Autres textes à l’ordre du jour : le projet de loi relatif à la lutte contre les fraudes sociales et fiscales, qui devra s’atteler à « mieux détecter les abus », « renforcer les sanctions » et « mieux recouvrer les montants », le projet de loi constitutionnelle relatif à la Nouvelle-Calédonie, traduction juridique de l’accord de Bougival signé cet été.
Interrogée à plusieurs reprises quant aux pistes de suspension de la réforme des retraites, Maud Bregeon a botté en touche, renvoyant systématiquement vers la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu à 15 heures. En insistant néanmoins sur le « besoin » de la France de se doter d’un budget d’ici le 31 décembre 2025. Et d’ajouter : « Nous devons changer nos habitudes de raisonnement, ce n’est pas le gouvernement qui décide et le Parlement qui suit, mais le gouvernement qui propose et le Parlement qui vote ».