Politique
Invité de la matinale de Public Sénat, le sénateur de l’Oise et membre des Républicains, Olivier Paccaud, est revenu sur les nominations du gouvernement, déplorant sa composition et l’absence de véritables signes de rupture.
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Par Romain David
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Une situation inédite. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron ce lundi matin, 27 jours après son arrivée à Matignon et quelques heures seulement après la nomination d’une partie de son gouvernement. Le président de la République l’a acceptée, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.
Depuis dimanche soir, le nouvel exécutif était sous le feu des critiques des oppositions de gauche et du Rassemblement national, déplorant le maintien de l’architecture gouvernementale déjà en place sous François Bayrou, avec la reconduction de douze ministres démissionnaires. Mais la charge la plus dure est certainement venue de Bruno Retailleau, le chef de file des LR, qui après avoir émis de vives critiques sur les équilibres gouvernementaux, a laissé planer un doute sur la participation de sa famille politique.
Ces atermoiements semblent avoir précipité la démission de Sébastien Lecornu et, de fait, celle de son gouvernement, le plus éphémère de la Ve République. Il devait prononcer mardi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, et mercredi devant le Sénat.
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En arrivant au conseil stratégique des Républicains, Valérie Pécresse a appelé à l’organisation d’ « un référendum sur des sujets qui concernent les Français », entre autres : « l’immigration » et « le rétablissement des finances publiques ».
Dans un post sur son compte X, le patron de la France insoumise fait le constat d’ « une situation politique sans précédent historique », qui nécessite une réponse « en redonnant la parole au peuple ».
Rappelant les résultats des dernières élections législatives, qui avaient vu naître un « programme de rupture du NFP », et le vote commun « la semaine dernière pour nos candidats aux fonctions de l’Assemblée nationale », Jean-Luc Mélenchon propose « aux organisations fondatrices de la NUPES et du NFP » de se rencontrer « cet après-midi », « afin d’envisager toutes les hypothèses ouvertes par cette situation ».
Alors que les Républicains se réunissent conseil stratégique à 11h30, Xavier Bertrand considère qu’ « il y a urgence » à ce que le président de la République « se remette à présider notre pays ». Le président du conseil régional des Hauts-de-France l’enjoint à « parler maintenant ».
Emmanuel Macron qui « a indiqué sa volonté d’aller au bout de son mandat » et avec sa « décision de la dissolution » en 2024, serait responsable de la crise politique actuelle, d’après Xavier Bertrand. Il doit ainsi « réparer cette faute », en s’exprimant « dans les heures qui viennent », car « les Français ont besoin de savoir ».
« Une mesure de sagesse », reconnait Marine Le Pen, qui « règle la question de la censure ». A l’attention d’Emmanuel Macron, la cheffe de file du RN interroge : « Est-ce qu’il peut continuer à résister à la dissolution ? »
« En résistant de manière irrationnelle aux institutions », le président de la République « est en train de mettre le pays dans une situation extrêmement compliquée », condamne-t-elle. Considérant que « nous sommes au bout du chemin », elle « l’appelle à dissoudre l’Assemblée nationale », « seule décision sage dans ces circonstances », afin d’en « revenir aux urnes » et que « les Français donnent une direction au pays ».
Le vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy a affirmé lundi que son parti n’avait rien « à redouter (..) d’une dissolution », excluant toute responsabilité de LR si Emmanuel Macron devait convoquer des législatives anticipées.
« Nous n’avons rien à redouter pour nous-mêmes d’une dissolution », a affirmé sur France Inter l’eurodéputé, rappelant que son parti a connu plusieurs succès ces derniers mois lors de législatives partielles. LR ne pouvait « offrir un dernier tour de piste » à la macronie, a-t-il ajouté.
La France insoumise demande « l’examen immédiat » à l’Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron, après la démission de Sébastien Lecornu à peine plus d’une douzaine d’heures après la nomination de son gouvernement, a indiqué lundi matin Jean-Luc Mélenchon.
Alors que le Premier ministre vient de remettre sa déposition auprès du président de la République, qui l’a acceptée, Jordan Bardella en appelle à une nouvelle dissolution : « Il y aura un retour aux urnes dans les prochaines semaines », et précise que « le Rassemblement national se tiendra prêt à gouverner ».
Le président du RN pointe du doigt Emmanuel Macron qui « n’a strictement rien compris » et « se replie sur ses derniers fidèles ». Selon lui, il ne peut y avoir « de stabilité retrouvée sans retour aux urnes et dissolution de l’Assemblée nationale ».
L’occasion aussi pour Jordan Bardella de convier des « militants et sympathisants Républicains, qui sont des patriotes sincères » et « qui ne se reconnaissent plus dans la manière dont la droite se dilue dans le macronisme », « à venir travailler à nos côtés ».
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