« Je ne peux pas m’engager dans un gouvernement où on ne me dit pas tout ». Sa parole était attendue. Invité du 13 heures de TF1, le président des LR, Bruno Retailleau, a réagi à la démission de Sébastien Lecornu ce lundi. « Hier, j’ai été reçu une heure trente dans le bureau de Sébastien Lecornu, quelques minutes avant que la composition du gouvernement ne soit donnée. Jamais il ne m’a dit… Il a caché qu’il y avait la nomination de Bruno Le Maire. Donc un problème de confiance. Quand on est dans une équipe, on a besoin de confiance. Les valeurs de la vie politique devraient être les valeurs de la vraie vie », lance le ministre de l’Intérieur démissionnaire, après un comité stratégique des LR.
« On promet une rupture et on se retrouve avec des chevaux de retour », ajoute l’ancien président du groupe LR du Sénat, qui souligne que l’ex-ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, nommé aux Armées, est « associé » à la situation des comptes publics, avec « mille milliards de dettes ». « Pas de confiance, pas de rupture, qu’est-ce qu’on peut faire ? Ce gouvernement concentrait toutes conditions pour être censuré », pense Bruno Retailleau.
Répondant à Sébastien Lecornu, qui a lâché qu’« il faut toujours préférer son pays à son parti », le président des LR rétorque : « Je fais le choix du pays. Je ne m’accroche pas à un poste, à un fauteuil. Je veux servir mon pays mais pas dans n’importe quelle condition ». Il ajoute n’avoir « à aucun moment pris cette décision sur des critères partisans. Le nombre de ministres, on s’en fiche. L’important pour moi, c’est que les Français ne soient pas trahis ».
Si « la clef de voute, c’est le Président » Emmanuel Macron, c’est « à lui de choisir » s’il dissout ou nomme à nouveau premier ministre. Mais « s’il y a une situation de blocage, alors il faudra retourner aux urnes. Mais je pense qu’il y a d’autres moyens avant d’en arriver là », dit-il sans plus de détail. Mais si la rupture est consommée aujourd’hui entre Renaissance et LR, Bruno Retailleau précise un point important : « Nous ne basculons pas dans l’opposition ». Mais il faut « une ligne claire », car « il y a une majorité nationale ».