En Europe « on n’arrive pas à écouler la production de l’agriculture biologique », affirme l’eurodéputée Anne Sander
Premier budget de l’Union européenne, la Politique agricole commune est un enjeu essentiel pour les 6 millions d’agriculteurs européens. Avec deux ans de retard, la PAC, qui fixe les grandes orientations agricoles jusqu’en 2027, a été adoptée assez largement par le Parlement européen le 23 novembre dernier. Censée verdir notre modèle agricole, les écologistes jugent cette nouvelle PAC « désastreuse » et incompatible avec les objectifs du Pacte vert. « Ici l’Europe » ouvre le débat.

En Europe « on n’arrive pas à écouler la production de l’agriculture biologique », affirme l’eurodéputée Anne Sander

Premier budget de l’Union européenne, la Politique agricole commune est un enjeu essentiel pour les 6 millions d’agriculteurs européens. Avec deux ans de retard, la PAC, qui fixe les grandes orientations agricoles jusqu’en 2027, a été adoptée assez largement par le Parlement européen le 23 novembre dernier. Censée verdir notre modèle agricole, les écologistes jugent cette nouvelle PAC « désastreuse » et incompatible avec les objectifs du Pacte vert. « Ici l’Europe » ouvre le débat.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

386 milliards d’euros. L’enveloppe budgétaire consacrée à l’agriculture européenne est certes un peu en baisse, mais elle reste le premier budget de l’Union et une politique fondatrice de la construction européenne. Une politique également essentielle pour les agriculteurs européens, de moins en moins nombreux. Après 3 ans d’âpres négociations, les députés européens ont largement adopté cette nouvelle PAC, qui va définir les règles d’attributions des aides pour la période 2023-2027.

Une PAC écologique et économique

Anne Sander, eurodéputée « Les Républicains » fait partie des 452 eurodéputés qui ont voté pour. « J’ai voté pour cette nouvelle PAC qui certes n’est pas parfaite, mais qui néanmoins permet de concilier une ambition environnementale forte » et l’économie. Dorénavant, 90 % des financements de la PAC seront liés à des mesures environnementales. Dans la PAC précédente, on était aux alentours des 30 % même un peu moins. Et en même temps, cette PAC, en plus d’être environnementale, c’est une PAC qui est économique et c’était là ma préoccupation principale. »

« Deux discours complètement différents », une Europe schizophrénique ?

Si l’eurodéputée française du Parti populaire européen, défend avec enthousiasme cette nouvelle PAC, la députée écologiste allemande Anna Deparnay-Grünenberg ne cache pas sa déception.  « On a vraiment dans le Green Deal des objectifs très concrets de réduction des émissions d’émissions de Co2- et quand on regarde la PAC qui va définir ce qu’on va faire dans les prochaines années, on n’a pas du tout le même niveau d’ambition, comme si on avait dans l’UE deux discours complètement différents. On se met des buts au niveau climatique et de la biodiversité et on fait une PAC complètement différente et c’est ça notre grande critique. On n’a pas mis les deux ensembles ». Pour la députée, on ne se pose pas la question de « comment on prend tout cet argent pour transformer en profondeur ce secteur, comment on va aller à l’encontre de cette concurrence de la grande distribution. »

Le Green Deal, des objectifs arbitraires ?

Si Anne Sander reconnaît à demi-mot que la PAC ne respectera pas les objectifs fixés dans le cadre du Pacte Vert, elle le justifie. « Ce qui a été fait avec le Green deal, c’est qu’on s’est fixé des objectifs mais de manière totalement arbitraire. Par exemple, l’objectif de 25 % d’agriculture biologique. Aujourd’hui on doit être à un niveau de 8 % et encore on n’arrive pas à écouler la production. On remet l’agriculture biologique dans le conventionnel parce que derrière il n’y a pas de marché. Moi je veux bien qu’on se fixe tous les objectifs mais si on ne se donne pas les moyens de voir si ces objectifs sont pragmatiques, de voir comment on peut les atteindre, ça n’a aucun sens. Moi je suis très pragmatique. »

Revoir le replay de l’émission dans son intégralité https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe

Partager cet article

Dans la même thématique

En Europe « on n’arrive pas à écouler la production de l’agriculture biologique », affirme l’eurodéputée Anne Sander
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

En Europe « on n’arrive pas à écouler la production de l’agriculture biologique », affirme l’eurodéputée Anne Sander
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le