On la connaît mal, et que ce soit sur le projet EuropaCity, le métro de Toulouse, ou celui du Paris-Express, sur tous ces projets la commission nationale du débat public a été mobilisée. Saisie pour tous les projets de plus de 300 millions d'euros, la commission écoute toutes les parties, les corps intermédiaires, mais aussi est surtout les habitants, les citoyens. Si elle ne donne pas d'avis, elle joue le rôle d'éclaireur, et pointe les attentes des populations sur un projet. Pas réellement un avis mais des avis. Depuis 5 ans qu'il la préside Christian Leyrit a vu les oppositions se multiplier. Est-ce une bonne nouvelle pour la démocratie ? Pour Christian Leyrit, « Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle, il s’agit avant tout d’un fait, on constate que tous les projets de moyennes ou grandes importances font l’objet d’oppositions de plus en plus fortes ». Alors est-ce le signe d’une société qui ne produit plus de consensus ? Selon Christian Leyrit « les contestations ne sont pas récentes (…) il y a eu récemment des oppositions plus radicales avec le phénomène de Zones à défendre (ZAD), mais l’opposition a toujours existé ».
Un débat de légitimité sur l’aménagement du territoire
À l’heure où les élus locaux s’inquiètent de l’abandon des projets d’aménagements, Christian Leyrit pense que « certains efforts ont été réalisés pour plus de participation citoyenne, car au-delà des crispations autour des projets surmédiatisés, il y a 95% des projets qui se font avec une bonne concertation et ouverts aux citoyens (…) c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Quelques projets contestés concentrent ». Pour autant, il précise qu’encore 77% des Français ont le sentiment que leurs avis ne sont pas pris en compte (…) cela interpelle car depuis 10 ans beaucoup d’efforts ont été faits à tous les niveaux".
La démocratie représentative: une solution durable
« Il faut coconstruire les projets avec les citoyens »
Un manque de volonté de la part des politiques ?
Alors que les processus sont très longs, la voix citoyenne est souvent mise de côté. Pour Christian Leyrit « une des difficultés que nous avons, c’est qu’au bout du processus lorsque les financements sont obtenus, le projet ne correspond plus aux besoins des citoyens et il devient très difficile de tout remettre en cause (…), je pense qu’il faudrait simplifier les procédures et dialoguer plus avec les citoyens ». Alors s'agit-il d’un manque de volonté politique pour décider autrement des projets ? Pour Christian Leyrit « il faut avoir une vraie volonté politique, je pense qu’aujourd’hui l’enjeu pour redonner confiance à nos concitoyens dans la décision politique, c’est de cesser d’être dans le rapport de force pour une capacité d’écoute (…) c’est de coconstruire les projets avec les citoyens ».