C’est un fait : comparée à ses voisins, la France est en retard sur la question des énergies renouvelables. Avec 14 % d’énergies renouvelables, elle n’est que seizième dans le classement européen, établi fin 2015, en dessous de la moyenne des autres pays (15 %).
Toutefois, bien qu’elle soit encore insuffisante et malgré une énergie nucléaire largement dominante, la part des énergies vertes croît progressivement.
Pour Ludovic Dupin, journaliste spécialisé, les énergies fossiles et renouvelables sont complémentaires et ne doivent pas être opposées. Même si le Portugal a réussi la prouesse d'utiliser à 100% des énergies renouvelables pendant 4 jours, « peu de pays ont les conditions pour une énergie unique », rappelle-t-il.
Des politiques confrontées au principe de réalité
Même si cette part des énergies renouvelables est encore faible, la question écologique n'est nullement reléguée au second plan. « Il n'y a plus de climato-sceptiques en France et tout le monde est favorable au développement des énergies renouvelables », se rejouit-il. Les hommes politiques, malgré leur bonne volonté, « font tout simplement face au principe de réalité ».
La preuve : 6000 MW pour l'éolien offshore avaient été annoncés au large des côtes françaises lors du Grenelle de l’environnement en 2007, finalement, 3000 MW seulement seront effectifs, et ce, pas avant 2024…
Une situation qui s’explique par le coût de l’installation des énergies vertes, et le délai des études.
« La prise de conscience est réelle, mais il y a un principe de réalité qu’il faut prendre en compte aujourd’hui », répète Ludovic Dupin. Les candidats à l’élection présidentielle sont conscients de l’importance de la transition écologique, mais lucides quant aux difficultés.
Une analyse toute en nuance donc, et qu’approuvent les autres débatteurs. Résolument optimiste, le sénateur (LR) Ladislas Poniatowski estime que l’écologie est présente « un peu partout » dans les programmes des hommes politiques.
Le débat porte moins sur la forme que sur le calendrier pour le consultant dans le domaine environnemental Pierre Radanne. « Dans le secteur énergétique français tout le monde ne va pas prendre le virage écologique à la même vitesse », résume le président de l’association 4 D. En matière d’écologie, tous les partis ne vont pas à la même vitesse, comme on peut le voir avec la question de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Retrouvez les analyses de Pierre Radanne, Ludovic Dupin et Ladislas Poniatowski dans l’émission Un Monde en Docs, samedi 14 janvier à 22h sur Public Sénat.
Rediffusion dimanche 15 janvier à 9h et dimanche 22 janvier à 18h.