En mai 1968 de Gaulle a hésité à dissoudre l’Assemblée nationale pour mettre fin à la crise
Pour gérer les crises, le général de Gaulle est longtemps apparu comme un homme providentiel. Ce fut, la raison même, de son retour au pouvoir en 1958. Mais dix ans plus tard, ce sont bien les conseils de son Premier ministre, Georges Pompidou, qui lui permirent d’apaiser les tensions en mai 1968. C’est ce que montrent certaines archives, dans de Gaulle, le monarque et le Parlement, un documentaire de Pierre Bonte-Joseph, pour Public Sénat et en partenariat avec les Archives nationales.
Par Hugo Ruaud
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
En 1968, tout semble aller pour le mieux dans la France des 30 glorieuses. Stabilité politique retrouvée, économie galopante et indépendance nationale rétablie : tel est le triptyque dont peut se féliciter le général de Gaulle à la tête de l’Etat. Mais c’est sans compter sur une nouvelle génération qui, selon l’historienne Frédérique Neau-Dufour, « a besoin de secouer ce monde ancien dans lequel on l’a élevé qui vit dans le culte de résistance, de la mort, et des commémorations » : les baby-boomers. Le monde a changé, la jeunesse étudianteaspireàd’autres idéaux, et ne se reconnaît plus dans ceux qu’incarne le général de Gaulle. Au mois de mai elle se révolte, occupe les amphithéâtres, monte des barricades et convoque « l’imagination au pouvoir ».
La magie n’opère plus
Devant la « chienlit » des barricades, le Président de la République, lui, délaisse l’imagination pour les fondamentaux : proposer un référendum. Ce dernier lui avait permis de se sortir de nombreuses situations (indépendance de l’Algérie, élection au suffrage universel du Président de la République) quelques années plus tôt. Mais en 1968, la magie n’opère plus, et la colère ne retombe pas.
Le jour où Pompidou convainquit de Gaulle
le texte du discours du 30 mai 1968 prononcé à la radio par le général de Gaulle
Une question se pose alors : doit-il, oui, ou non, dissoudre l’Assemblée nationale ? Bien que souvent décrit comme un homme dont l’autorité était suffisamment importante pour imposer ses décisions, de Gaulle va cette fois se laisser influencer par Georges Pompidou. C’est en tout cas ce dont témoignent les archives de son discours du 30 mai 1968 : « Je ne dissoudrai pas, en ce moment, l’Assemblée nationale, qui n’a pas voté la censure, » écrit-il initialement pour son allocution. « Il y a une volonté de montrer l’autorité de l’Etat » commente l’historien David Bellamy. Or cette phrase est ensuite rayée, remplacée par « je dissous, aujourd’hui, l’Assemblée nationale ». « C’est un passage extrêmement important, car l’on sait que c’est un entretien avec son premier ministre Georges Pompidou, qui l’a fait changer d’avis ». C’est cette dissolution qui permit d’apaiser les manifestants, et de sortir de la crise de 1968. Sans pour autant empêcher, un an plus tard, le « Non » au référendum proposé par de Gaulle, entérinant le départ du pouvoir du Général, le 28 avril 1969.
Un film à voir ce samedi 28 novembre à 22h30 et dimanche 29 à 10h30 sur Public Sénat Et en replay ici
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.