Serrer les dents, garder le sourire: dans un quartier de Marseille où Emmanuel Macron est arrivé troisième au premier tour, les militants d'En...
Par Francois BECKER
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Serrer les dents, garder le sourire: dans un quartier de Marseille où Emmanuel Macron est arrivé troisième au premier tour, les militants d'En Marche sont lancés jusqu'au 7 mai dans une chasse ardue aux indécis.
Depuis dimanche, "on sent les gens plus tendus et agressifs. Je sens que les électeurs sont bloqués" sur leurs positions, témoigne Michel Collet Fenetrier. "Avant le premier tour, on était reçus avec intérêt. Poliment, au moins", ajoute ce chirurgien-dentiste retraité, et ancien élu municipal centriste. A 77 ans, il s'offre une seconde jeunesse, t-shirt jaune poussin Emmanuel Macron et paquet de tracts à la main.
Avec une poignée de militants, des sexagénaires libres en plein après-midi, ils distribuent leurs affichettes à la sortie de l'école de la Rouvière, une des plus grosses copropriétés d'Europe. Plus de 2.000 logements, construits dans les années 1960, des barres démesurées d'une vingtaine d'étages comme plantées dans la roche.
Une tâche ardue. "Avec Macron, on va payer ! Ce qu'il enlève d'un côté, il le reprend sur les fiches de paie", lance une mère de famille. Lunettes fumées derrière sa poussette, elle refuse de prendre le tract.
"Vous êtes mal informée", tente M. Collet Fenetrier, vantant la suppression de la taxe d'habitation. Peine perdue : elle votera blanc, ou s'abstiendra.
- Programme et valeurs -
Des partisans d'Emmanuel Macron tractent devant l'école La Rouvière à Marseille, le 27 avril 2017
AFP
Dans ces immeubles gigantesques à la population socialement plutôt mixte, expliquent les militants, le leader d'En Marche! n'est pas en terrain conquis. François Fillon est arrivée en tête, suivi de Marine Le Pen.
"Nous, on discute, on est bienveillants... S'il y a des mots vexants, on ne dit rien", assure M. Collet Fenetrier, qui tantôt rassure sur l'âge de son candidat, tantôt rappelle l'enjeu de l'élection face à l'extrême droite.
Pour séduire les électeurs de François Fillon, Bernadette Fellmann, "catho pratiquante" en chemisier blanc aux rayures bleu ciel, dit ne pas avoir son pareil: ils "sont déçus. Mais ils finiront par aller voter" Macron. Question de valeurs, se persuade-t-elle.
Des abstentionnistes se laissent convaincre. Comme Magali Gimenez, qui s'occupe de ses quatre enfants, dont l'un est handicapé. Elle s'est abstenue au premier tour. "Mais là, je vais réfléchir" : "il faut penser à l'avenir de mes enfants et de la planète".
Chez Macron, "il y a un programme, quand même !", l'encouragent les militants, citant notamment les 12 élèves promis dans certaines classes de zones prioritaires.
- 'Ce sera toujours ça' -
Le dialogue semble plus ardu avec les électeurs du Front National. Dans le quartier vit une importante population d'origine pied-noir qui vote fidèlement pour la fille de Jean-Marine Le Pen, analyse M. Collet Fenetrier.
"On n'essaie même pas de les convaincre", grince-t-il après avoir serré la main d'Auguste Mirlon, un ancien de la police, nostalgique de l'Algérie de sa jeunesse. Lui votera Marine le Pen et pas "Macron, un faux jeton".
Jean Aiche, un commerçant de 50 ans, a lui aussi choisi Le Pen au premier tour mais pense "pour le moment" voter blanc au second. En tout cas pas Macron, qui "a critiqué la France dans une vidéo"... dont il ne sait plus s'il ne s'agissait pas d'un faux, circulant sur les réseaux sociaux.
La campagne de terrain est "très difficile. C'est pas réfléchi, c'est les instincts. Marine Le Pen est redoutable, rien n'est argumenté", se lamente Kamilla Schwind, une ex-militante socialiste qui a rejoint Macron.
Les électeurs FN, "je les vois tout de suite", s'attriste Henri Romero, un retraité plein d'énergie qui fait de la figuration pour Plus Belle la Vie: "ils ne veulent pas discuter, et ils ont la haine".
Une grand mère de 66 ans, Marie Cavey, encourage les "marcheurs" à "convaincre un petit nombre de gens, ce sera toujours ça" explique cette ancienne "cadre sup'".
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