En meeting sur ses terres de Seine-Saint-Denis, la tête de liste RN pour les élections européennes Jordan Bardella a dénoncé mercredi la "submersion migratoire" et "l'islamisme" qui mineraient ce département populaire, préfiguration selon lui ce que pourrait être "la France entière".
"La situation ici en Seine-Saint-Denis préfigure peut-être ce que sera demain l'ensemble de l'Ile-de-France, et après-demain la France entière si nous ne reprenons pas rapidement le destin de notre pays en main", a-t-il lancé à Bobigny, devant une centaine de militants.
"Ce qui m'a fait commencer à coller des affiches à la cité des Bosquets à Montfermeil, à l'âge de 16 ans, c'est évidemment la situation de submersion migratoire et de communautarisme que nous vivons dans ces territoires, et l'urgence de défendre notre identité", a-t-il raconté.
Citant un récent rapport parlementaire, le jeune candidat du Rassemblement national s'est offusqué que l'Etat soit "incapable de déterminer le nombre d'habitants en Seine-Saint-Denis en raison du chiffre ahurissant de l'immigration clandestine (...) estimée à 20% de la population, soit 400.000 personnes, l'équivalent de la population d'un département comme le Jura".
La "déferlante infernale ne s'arrêtera pas si nous ne mettons pas un terme à la pompe aspirante et au laxisme face à l'immigration clandestine", a-t-il poursuivi, déplorant que "40% des nouveaux nés de Seine-Saint-Denis aient un prénom arabo-musulman".
Evoquant le cas de sa famille, arrivée d'Italie dans les années 1960, il a défendu "les gens d'origine étrangère qui, dans les quartiers, aiment la France". "Mes parents sont issus d'une immigration qui s'est intégrée, s'est assimilée, a travaillé, aimait la France et voulait en être partie intégrante", a-t-il dit.
Décrivant des quartiers minés par le communautarisme et l'islamisme, il a promis que le RN, une fois "au pouvoir", mettrait "l'islam radical à genoux".
Venu assister à la réunion avec son père, Nicolas Lamaire, 24 ans, a qualifié la situation en Seine-Saint-Denis de "dramatique". "Nos cités sont blindées de gens qui volent, violent, rackettent, tuent, on n'en peut plus. Seul le RN est capable de faire quelque chose contre ça", a dit cet habitant de Drancy qui regrette que, dans son quartier, le RN "diabolisé à la télé" "fasse peur".
Son père Guy, ancien électeur socialiste, acquiesce. Ce commerçant retraité, qui n'a jamais raté un scrutin, explique être passé au RN "il y a quelques années", après voir été "déçu par tous les autres".