François Hollande a une nouvelle fois mis en garde vendredi contre "l'idée folle" du repli de la France sur elle-même, à Mélisey, commune rurale de Haute-Saône où le Front national a raflé plus de 40% des voix au second tour des régionales de 2015.
Le chef de l'Etat s'exprimait devant les salariés de Lisi Automotive, un sous-traitant automobile qui exporte 90% de sa production.
"Mais comment pourriez-vous avoir un avenir, être leaders dans le monde, si nous avions l'idée folle de vous dire que vous ne devriez produire que pour la France et que les entreprises ne devraient acheter qu'en France ?", s'est-il exclamé.
"Ceux qui vous disent de vous replier travaillent en définitive contre votre travail", a asséné le président Hollande qui poursuit depuis plusieurs semaines un tour de France des régions susceptibles de tomber dans l'escarcelle du FN aux prochaines législatives.
Evoquant le président américain Donald Trump, le chef de l'Etat s'est élevé contre l'idée d'ériger des "barrières douanières" autour de la France, de "quitter l'Europe et de faire en sorte que l'on ne puisse plus commercer vers l'étranger".
"Vous seriez les premières victimes de ces choix-là, et c'est mon devoir, c'est mon rôle de vous le dire", a-t-il insisté.
"Nous ne devons pas avoir peur du monde, nous devons le maîtriser, décider de ce que nous voulons faire avec le monde mais surtout pas de se replier", a-t-il encore exhorté.
A 17 jours du premier tour de la présidentielle, François Hollande avait déjà lancé un avertissement similaire dans la matinée en Ardèche, chez Iveco, dernier constructeur français d'autocars.
Le groupe familial Lisi, également sous-traitant de l'industrie aéronautique et médicale, emploie plus de 11.000 collaborateurs à travers le monde dont 6.500 en France.