Ukraine : en visite à Moscou, le secrétaire général des Nations Unies réclame « des couloirs humanitaires »

Ukraine : en visite à Moscou, le secrétaire général des Nations Unies réclame « des couloirs humanitaires »

Il croit toujours au dialogue et martèle son appel à la fin des combats. Antonio Guterres était pour la première fois à Moscou depuis le début du conflit entre Kiev et Moscou. L’ancien premier ministre portugais joue le rôle de médiateur. Aux côtés de Sergueï Lavrov, il a évoqué au cours d’une conférence de presse la situation humanitaire. Il a réitéré son appel à la fin des combats « au plus vite. »
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Par Louis Dubar

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« Ce qui nous intéresse beaucoup, c’est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais », a martelé le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Guterres à Moscou, « pour sauver des vies »

Quelques instants après la rencontre bilatérale entre le ministre russe et le dirigeant de l’organisation internationale, les deux hommes ont répondu aux questions des journalistes au cours d’une conférence de presse commune. « Je suis venu à Moscou, en tant que messager de la paix. Mon objectif est de sauver des vies », affirme le Portugais. Pour Antonio Guterres, deux « visions » s’opposent sur les causes de cette guerre, celle de Moscou, ce conflit est « une opération militaire spéciale' avec un objectif annoncé » et la vision de l’ONU, l’invasion russe est « une violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et va à l’encontre de la charte des Nations Unies. »

Lavrov affirme que la Russie vient en aide aux civils

De son côté Sergueï Lavrov a repris, mot pour mot, l’argumentaire de Moscou justifiant l’invasion. « Les alliés [OTAN, ndlr] ont utilisé l’Ukraine comme un terrain pour irriter la Russie, en limitant les droits de russophones et en confortant l’idéologie et les pratiques nazies », affirme-t-il. L’opération militaire « spéciale » lancée par Moscou vise à protéger et venir en aide aux « civils. » Le Ministre des Affaires étrangères s’est dit « prêt » à renforcer la collaboration humanitaire avec l’ONU pour « soulager » les populations civiles. Sergueï Lavrov affirme également que « cinq convois humanitaires sont partis » depuis les Républiques séparatistes pour répondre aux besoins des populations affectées par la guerre. Le ministre a également indiqué que la fédération de Russie était prête pour un dialogue « franc et ouvert » avec l’ONU. Le ministre de Vladimir Poutine a également accusé les Etats-Unis de construire un « monde unipolaire » en excluant de fait la fédération de Russie.

L’ONU prête à mobiliser ses moyens pour sauver les civils de Marioupol

Très « préoccupé » par les « violations du droit humanitaire » dans les zones touchées par les combats, le secrétaire général a demandé à « l’ensemble des parties prenantes » de respecter les couloirs humanitaires mis en place. « J’ai demandé la création d’un groupe de contact rassemblant la Fédération de Russie, l’Ukraine et les Nations Unies pour se pencher sur la création de couloirs avec cessation immédiate des combats », souligne Antonio Guterres. Le chef des Nations Unies s’est également exprimé sur les « possibles » crimes de guerre commis par l’armée. Antonio Guterres a appelé à une enquête indépendante.

Lire aussi » : « Les troupes russes ont reçu des ordres spécifiques de cibler les civils », affirme Vadym Halaichuk, député ukrainien

Ce dernier est également revenu sur la situation humanitaire à Marioupol. Depuis plusieurs jours, l’approvisionnement alimentaire a été coupé. « Des milliers de civils ont besoin d’une évacuation. » l’ONU est « prête à mobiliser l’ensemble de ses ressources humanitaires et logistiques pour sauver des vies. » Il souhaite un travail « coordonné » entre l’ONU, le comité international de Croix Rouge, les forces ukrainiennes et russes pour « permettre l’évacuation des civils » encore coincés dans la ville portuaire et dans l’usine Azovstal, dernier bastion des défenseurs ukrainiens résistant à l’avancée des unités russes. « La seule guerre que nous devrions mener, est celle contre ceux qui mettent la planète en danger », conclut-il.

 

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