Engagement et proximité : « C’est une loi de pragmatisme. Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas », résume Sébastien Lecornu

Engagement et proximité : « C’est une loi de pragmatisme. Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas », résume Sébastien Lecornu

Le ministre chargé des Relations avec les collectivités territoriales veut poursuivre le travail de « co-construction » avec les sénateurs sur ce projet de loi qui a pour objectif de redonner des marges de manœuvre aux maires.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Top départ. Le Sénat est entré dans deux semaines d’examen du projet de loi « Engagement et proximité ». Ce texte, très attendu par les élus locaux, doit répondre au malaise des maires, confrontés à des difficultés matérielles et à une perte progressive de leurs pouvoirs, depuis les dernières réformes territoriales, et notamment la loi NOTRe de 2015 (nouvelle organisation territoriale de la République).

En commission, les sénateurs sont allés plus loin que le gouvernement, en assouplissant la répartition des compétences entre les communes et leurs intercommunalités. Le début d’un bras de fer avec le gouvernement ? « Je ne parlerai pas vraiment de point de blocage », a réagi l’auteur du projet de loi, le ministre chargé des Relations avec les collectivités territoriales, Sébastien Lecornu.

Ancien maire, le ministre s’attend à une discussion sereine, mais met en garde les sénateurs sur de possibles effets pervers d’une « intercommunalité à la carte ». « On est dans une coproduction depuis le début, avec une ligne de crête à tenir : arriver à gommer tous les irritants de la loi NOTRe […] sans pour autant faire un grand big-bang. Le grand big-bang aurait fatalement des conséquences sur les finances locales […] Quand vous jouez avec les compétences, vous jouez donc aussi avec des transferts budgétaires et donc vous jouez aussi avec les dotations de l’État. »

Ce « militant de l’intercommunalité », comme il se définit lui-même, souligne en même temps que ces coopérations locales doivent être au « service des communes », et non « coiffer inutilement le bloc communal ». « Le projet de loi a pour objectif de remettre les maires au cœur de l’intercommunalité », répète le ministre.

La compétence eau et assainissement « peut être un totem politique pour certains »

Pas question non plus de « refaire le match sur l’assainissement », prévient-il à notre micro. Depuis des années, les sénateurs réclament que la compétence eau et assainissement revienne aux maires, et non plus aux intercommunalités. « Je n’ignore pas que cette question peut être un totem politique pour certains », concède Sébastien Lecornu. Plutôt que la suppression de ce transfert obligatoire vers l’intercommunalité, le projet du gouvernement prévoit « quelque chose de plus souple et de plus libre », selon lui : un système de « délégations » différenciées, en s’adaptant aux réalités du terrain.

De manière générale, le ministre se satisfait d’un texte « pragmatique ». Et ajoute, en bon normand : « Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas. Soit nos collègues élus locaux sur le terrain vivront cela comme une avancée, soit ils le vivront comme une reculade. Donc, le moins de doctrine possible, le moins de dogmes possible, et – je crois l’avoir démontré pour ma part – le moins de politique possible. »

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

Engagement et proximité : « C’est une loi de pragmatisme. Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas », résume Sébastien Lecornu
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le