Enquête contre LFI: « Le coupable du coup-monté est à l’Elysée » accuse Mélenchon

Enquête contre LFI: « Le coupable du coup-monté est à l’Elysée » accuse Mélenchon

"Le coupable du coup-monté est à l'Elysée", a accusé Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, dans un entretien...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

"Le coupable du coup-monté est à l'Elysée", a accusé Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, dans un entretien samedi dans le quotidien régional La Provence, au sujet des perquisitions et des enquêtes visant son parti.

"Il l'a programmé quand nous avons accueilli une scission du PS et commencé une convergence historique", poursuit le député des Bouches-du-Rhône, sans viser directement le président de la République, en faisant référence au rapprochement récent de la France Insoumise avec le député européen Emmanuel Maurel et la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, qui viennent de quitter le parti socialiste.

"Ces gens ont pris plaisir à faire ce qu'ils ont fait. Ils recommenceront", avertit Jean-Luc Mélenchon, en qualifiant de "persécution politique" et de "traquenard" les perquisitions menées le 16 octobre aux sièges de la France Insoumise et du Parti de gauche ainsi qu'à son domicile et chez plusieurs de ses proches.

Mais "mes persécuteurs seront confondus à coup de bulletins de vote aux européennes", en mai, poursuit-il: "Justice me sera rendue par le peuple, qui n'en peut plus et s'identifie à mon insoumission".

Jusque là, le leader de la France Insoumise n'avait pas encore accusé aussi directement l'Elysée. Le 19 octobre, il avait seulement parlé d'"une offensive politique de toute la Macronie", accusant celle-ci d'avoir trouvé des relais "en instrumentalisant la police, la justice et les médias".

- "Le procès de Kafka" -

Trois jours plus tard, le 22 octobre, lundi, il avait semblé changer de cible en dénonçant une "guerre" menée contre lui par "une partie" de la justice, de la police et des médias.

"J'ai compris qu'il s'agissait d'une offensive judiciaire sur ordre politique", accuse désormais M. Mélenchon, dans les colonnes de La Provence, accusant au passage la Garde des Sceaux Nicole Belloubet d'avoir eu "un comportement méprisable" dans cette affaire: "Elle savait ce qui allait se passer et elle a laissé faire".

"Non, je ne savais pas", avait rétorqué par avance vendredi Mme Belloubet, informée de la teneur de cet entretien lors de son passage à Marseille pour une visite à la prison des Baumettes: "La justice n'est pas aux ordres, ce serait insultant de penser le contraire", avait-t-elle insisté.

Poursuivant sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées ces perquisitions, dans le cadre de deux enquêtes préliminaires, l'une pour des "surfacturations" présumées lors de la campagne présidentielle 2017 de M. Mélenchon, l'autre pour de supposés emplois fictifs d'assistants au parlement européen, M. Mélenchon a estimé être "dans la situation du procès de Kafka: on ne connaît pas l'accusation, mais il y a un procès".

"C'est préoccupant sur le plan des libertés démocratiques", poursuit-il, assurant qu'"en France, on vient de passer de la criminalisation de l'action syndicale et écologique à celle de l'action politique parlementaire".

Enfin, au sujet des critiques qui l'ont visé après sa réaction virulente, devant les caméras de télévision, lors de ces perquisitions, le leader de LFI a rejeté ce procès, "sur quelques images passées en boucle sept jours durant": "Je ne comprends pas un tel niveau de haine contre moi".

Dans la même thématique

Enquête contre LFI: « Le coupable du coup-monté est à l’Elysée » accuse Mélenchon
3min

Politique

Dissuasion nucléaire française élargie : « Impossible d’imaginer qu’il y ait 27 doigts sur un bouton »  pour Bernard Guetta

L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.

Le

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches
6min

Politique

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches

La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.

Le

Enquête contre LFI: « Le coupable du coup-monté est à l’Elysée » accuse Mélenchon
3min

Politique

Réarmement : « Je pense que la Russie n’est pas une menace pour le territoire français », estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.

Le