Enregistrement Benalla: la cheffe de la sécurité du Premier ministre a démissionné
La cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM) a démissionné jeudi afin d'"écarter toute polémique" et ne pas "exposer" Edouard...

Enregistrement Benalla: la cheffe de la sécurité du Premier ministre a démissionné

La cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM) a démissionné jeudi afin d'"écarter toute polémique" et ne pas "exposer" Edouard...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM) a démissionné jeudi afin d'"écarter toute polémique" et ne pas "exposer" Edouard Philippe, tout en niant être liée à une conversation controversée entre Alexandre Benalla et Vincent Crase et à un enregistrement révélé par Mediapart, ont annoncé Matignon et la policière à l'AFP.

"Mon rôle a toujours été de protéger le Premier ministre, et sûrement pas de l’exposer. C’est pourquoi j'ai demandé au Premier ministre de quitter mes fonctions de cheffe du GSPM", a affirmé la commissaire divisionnaire, Marie-Élodie Poitout, dans une brève déclaration écrite adressée à l'AFP.

"Je maintiens ne jamais avoir vu MM. Benalla et Crase ensemble ni à mon domicile, ni ailleurs et confirme n’avoir aucun lien avec les enregistrements dont parle la presse. Je n’ai jamais rencontré M. Crase", a-t-elle réaffirmé.

Le 31 janvier, Mediapart a publié des extraits sonores d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase en date du 26 juillet, soit quatre jours après leur mise en examen dans l'affaire des violences du 1er-Mai et en violation de leur contrôle judiciaire.

Après la publication de l'article de Mediapart, des journalistes ont tenté de vérifier auprès de Matignon des rumeurs selon lesquelles cette conversation avait été enregistrée au domicile de Mme Poitout.

Questionnée par Matignon, la cheffe du GSPM a alors expliqué avoir rencontré M. Benalla fin juillet, avec son compagnon Chokri Wakrim, à leur domicile, selon une lettre datée du 1er février du directeur de cabinet de Matignon, Benoît Ribadeau-Dumas, au procureur de la République de Paris.

Selon des sources concordantes, la policière, qui dirigeait le groupe chargé de la sécurité rapprochée qui accompagne en permanence le Premier ministre, n'avait pas informé le cabinet de cette rencontre avec M. Benalla jusqu'à ce moment.

Vincent Crase devant la commission d'enquête du Sénat le 21 janvier 2019
Vincent Crase devant la commission d'enquête du Sénat le 21 janvier 2019
AFP

Reçue jeudi par le Premier ministre à la suite des informations de presse la concernant, la policière "a maintenu l’intégralité des propos qu’elle a tenus depuis la semaine dernière en réponse aux questions de la presse, démentant notamment être d’une quelconque façon liée à une rencontre entre MM. Benalla et Crase fin juillet", selon le compte-rendu de Matignon.

"Toutefois, consciente de la sensibilité de sa fonction et soucieuse d’écarter toute polémique, la cheffe du GSPM a demandé au Premier ministre d’être affectée sur une autre mission au sein du ministère de l’Intérieur", ce qu'a accepté M. Philippe, selon la même source.

Edouard Philippe a salué "le très grand professionnalisme dont la cheffe du GSPM a fait preuve depuis le premier jour de sa mission à ses côtes jusqu’à la décision de ce jour".

Selon une source proche du dossier, c'est sur la base de la lettre de M. Ribadeau-Dumas que le parquet a ouvert ce week-end une enquête pour "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations", ainsi que pour "atteinte à l'intimité de la vie privée".

Dans ce cadre, deux magistrats du parquet et trois policiers ont tenté lundi de perquisitionner les locaux de Mediapart, pour se faire remettre les enregistrements, une initiative vivement dénoncée par le site d'information, plusieurs médias et l'opposition comme une atteinte au secret des sources des journalistes.

"Le pouvoir prêté à M. Benalla a entrainé des dysfonctionnements en chaîne à tous les niveaux de l'Etat", a réagi auprès de l'AFP le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla. "Jusqu'à maintenant Matignon était épargné, il ne l'est plus", a-t-il affirmé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Enregistrement Benalla: la cheffe de la sécurité du Premier ministre a démissionné
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Enregistrement Benalla: la cheffe de la sécurité du Premier ministre a démissionné
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le