Erasmus+ reste célèbre pour les échanges étudiants. Et pour cause, le programme, créé en 1987, était initialement à destination de ces derniers. Mais depuis 2014, le spectre des bénéficiaires s’est élargi. Nelly Fesseau, directrice de l’Agence Erasmus+ France, explique qu’il s’adresse désormais « à la formation professionnelle (…) et à l’éducation des adultes ».
Un échange est possible dès 3 ans
Dès l’école maternelle, il est possible de partir aux confins de l’Europe. Selon la directrice de l’agence française, « beaucoup d’écoles ne s’en privent pas et en bénéficient de façon à forger l’esprit européen », précisant « qu’un petit qui va faire une mobilité dès son plus jeune âge, et surtout pendant la période scolaire, va n’avoir qu’une envie, c’est de repartir ». Peu connu du grand public, l’enseignement scolaire représente pourtant près d’un tiers des échanges.
Etudiants et enseignants ne sont pas non plus en reste. Depuis 2019, le programme Erasmus instaure régulièrement des alliances entre universités du continent. Laurence Farreng, députée européenne et co-présidente de l’intergroupe Avenir de l’éducation et des compétences pour une Europe compétitive, estime que « c’est une manière d’européaniser notre éducation parce qu’on a une mise en réseau d’un minimum de trois à quatre universités européennes qui vont partager les mêmes préoccupations, les mêmes centres d’intérêts et donc partager beaucoup de savoirs. ».
« Il faut parler d’une mobilité dans toutes les directions. »
Bien que le programme s’adresse à l’ensemble des Etats membres, le parlementaire roumain Victor Negrescu a fait savoir que des inégalités persistent dans le choix des destinations. « Il y a beaucoup d’étudiants de l’Est de l’Europe qui vont vers les universités de l’Ouest. Et il y a moins d’étudiants de l’Ouest qui viennent vers les universités de l’Est. C’est quelque chose qui doit être amélioré ». Le député de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates appelle l’Union à faire connaître les établissements les moins connus. Par conséquent, il encourage la Commission à doubler le budget alloué au programme.
L’inclusion comme priorité
« Près de 40% des étudiants qui partent en Erasmus sont des boursiers sur critères sociaux. Et c’est à peu près 60% sur l’enseignement et la formation professionnelle », indique Nelly Fesseau. L’encadrement des plus défavorisés se fera là encore par une hausse du budget. C’est pourquoi, la directrice de l’Agence Erasmus+ France manifeste sa satisfaction concernant l’annonce faite par la Commission, et espère que cet engagement se poursuivra sur le long terme.
Enfin, l’inclusion passe également par la valorisation des filières professionnelles. En France, les gouvernements successifs avaient manifesté la volonté de réinvestir ce secteur de l’éducation. Cette tendance semble similaire à Bruxelles. Laurence Farreng juge toutefois « qu’il y a un gros travail qui doit se faire au niveau des entreprises pour lâcher leurs apprentis et leurs permettre d’avoir des échanges ». Un enjeu sur lequel la Commission devra se pencher.
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