Éric Ciotti refuse de quitter la présidence de LR : « On est chez les dingues ! »

L’ensemble des cadres de LR se retrouvent en bureau politique pour décider de la destitution du président du parti, Éric Ciotti qui a annoncé hier sa volonté de faire alliance avec le RN en vue des législatives. Le député sortant conteste la légalité du bureau politique et a fermé les portes du siège de LR.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il est en train de fragiliser tous nos candidats sur le terrain. Vous vous rendez compte à quel point LR à l’air ridicule quand on voit que la porte du siège a été fermée. Certains nous disent qu’il faut envoyer un serrurier […] Il faut mettre Éric Ciotti hors d’état de nuire à sa famille politique », la sénatrice LR, Agnès Evren a résumé le moment extraordinaire que son parti traverse depuis 24 heures.

Déjà traumatisée par l’annonce d’Éric Ciotti hier, dans le JT de 13h de TFI, d’une alliance entre les candidats LR et le RN aux prochaines législatives, la quasi-totalité des Républicains n’en a pas fini avec les mauvaises surprises. Refusant de démissionner malgré l’appel de Bruno Retailleau, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, ou encore Olivier Marleix, Annie Genevard, la secrétaire générale du parti s’est résolue à convoquer un bureau politique où doit être adoptée une présentation d’une motion de destitution du président. Dans la foulée, Éric Ciotti a contesté la légalité de ce bureau politique et à fermer les portes du siège et prié les salariés de quitter les lieux à midi. Les cadres se sont donc réunis quelques centaines de mètres plus loin au musée social du VIIème arrondissement de Paris.

 

 

« Il n’y a pas de place pour les traîtres »

A leur arrivée, de nombreux ténors LR ont eu des mots d’une violence rare, même au sein d’un parti habitué aux crises, à l’encontre du député sortant des Alpes-Maritimes. « Je me demande s’il devient fou », s’interroge la sénatrice de l’Aisne, Pascale Gruny.

« Il n’y a pas de place pour les traîtres et les putschs à la petite semaine », a lancé l’ancienne candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. Le député sortant, Aurélien Pradié évoque « une dégradation incroyable de notre vie démocratique ». « On est chez les dingues. Maintenant, ça suffit […]

Florence Portelli, vice-présidente des Républicains use du même registre sémantique. « On a envie de changer les méthodes du parti. On a un problème avec les statuts. On ne peut même pas changer (destituer) quelqu’un qui devient dingue ». A la question comment faire sortir Éric Ciotti du siège du parti. « On appellera Jordan Bardella pour le sortir de son bureau », ironise Aurélien Pradié.

L’ancien eurodéputé LR, Geoffroy Didier affirme devant les caméras « qu’il ne s‘agit pas de convaincre Éric Ciotti à quitter le parti. Il faut le forcer ». « S’il faut le déloger physiquement, nous n’hésiterons pas à le faire ». Pendant la réunion, Eric Ciotti a lui envoyé un message aux militants les invitants à soutenir sa démarche de rapprochement avec le RN en l’exprimant sur une plateforme dédiée.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Blois: Exclusive Olivier Faure with staff at the Socialist Party s summer university
7min

Politique

Retraite à 62 ans, 900 euros de plus pour les bas salaires, économies réduites à 21 milliards d’euros : « L’autre chemin » du PS pour le budget

Le Parti socialiste a présenté, lors de son université d’été à Blois, ses contre-propositions budgétaires. Entre hausse d’impôts pour les très riches et baisse des aides aux entreprises, le PS veut étaler l’effort de réduction du déficit. En cas de nomination à Matignon d’un premier ministre de gauche, Olivier Faure espère pouvoir passer des compromis pour adopter ce budget. Et si Emmanuel Macron lui proposait, on comprend qu'il ne dirait pas « non »...

Le

Éric Ciotti refuse de quitter la présidence de LR : « On est chez les dingues ! »
7min

Politique

A Blois, le PS d’Olivier Faure « prêt » à entrer à Matignon

La rentrée politique des socialistes s’est transformée en démonstration de l’unité de la gauche, hors LFI, avec qui la rupture est consommée. « Nous sommes volontaires pour être les suivants », a lancé le numéro 1 du PS, Olivier Faure. « Maintenant, il doit nous laisser nous y coller. Ça, c’est la responsabilité d’Emmanuel Macron », demande la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier.

Le

SIPA_01165078_000044
6min

Politique

Municipales à Paris : après l’investiture de Rachida Dati, le dilemme de Renaissance

Les Républicains ont évité une guerre fratricide, en soutenant officiellement la candidature de Rachida Dati aux municipales à Paris en mars prochain. La liste de la ministre de la Culture devra comporter une majorité de candidats LR de quoi laisser ouverte l’hypothèse d’une liste d’union avec les macronistes parisiens, qui ne se bousculent pas pour apporter leur soutien à la maire du VII arrondissement de Paris.

Le