Le conseiller politique de François Fillon, Eric Woerth, a peu de doutes quant aux intentions de François Bayrou, qui doit faire une déclaration à la presse mercredi 22 février et n’a pas caché son agacement : « Monsieur Bayrou a toujours fait ce qu’il avait voulu (…) J’imagine qu’il sera candidat et s’il est candidat, ce sera un candidat de plus. On est habitués. Il n’y a pas de campagne présidentielle sans Monsieur Bayrou depuis très longtemps ».
Et d’insister : « Au fond, qu’a apporté François Bayrou à la vie politique française toutes ces années ? Je n’en sais rien. Qu’a-t-il fait quand il était en charge d’un ministère aussi important que le ministère de l’éducation nationale ? Rien. (…) Il ne va pas donner des leçons de gestion publique, ni des leçons de courage en politique (…) C’est compliqué d’avoir du courage en politique. Il n’a pas voté le projet retraite en 2010 (…) Simplement il fallait pouvoir affronter l’opinion publique ».
Le député-maire (LR) de Chantilly n’a pas non plus épargné le candidat d’ « En marche ! » et s’est interrogé sur le « sérieux de [ses] propositions » : « Emmanuel Macron a tendance à jouer et à scénariser la pièce qu’il a lui-même écrite. Il y a assez peu de conviction ou de sincérité dans ce qu’il fait et ce qu’il dit. On voit bien que tout ça est très formaté, très technocratisé (…) C’est un programme d’énarques (…) une entreprise de séduction. Pas une entreprise de conviction ».
E. Woerth sur E. Macron :"C'est une entreprise de séduction. Pas une entreprise de conviction ».
Eric Woerth a également réaffirmé qu’il était « un adversaire résolu de l’extrême-droite » et a remis en cause le programme de la candidate du Front National : « Quand Madame Le Pen est toujours à sa retraite à 60 ans et considère qu’il faut augmenter le smic, alors que ce sera créateur de chômage, qu’elle remet en cause l’euro, donc l’Europe d’une certaine façon, c’est assez criminel pour la société française. Parce que ça tue l’espoir pour notre pays, de demain se redresser. Ce sont des propositions qui sont extraordinairement dangereuses ».
Mais pour son candidat, Eric Woerth s’est voulu très confiant : « Le potentiel de progression de François Fillon est très important (…) Il peut reconquérir une partie de l’électorat qu’il avait perdu pour des raisons extérieures à sa campagne ». Le député-maire (LR) de Chantilly a jugé que « tout le monde » dans le parti était rassemblé derrière son candidat, alors même qu’Alain Juppé a demandé ce mardi, dans une note publiée sur son blog, de tenir compte de toutes les sensibilités de la droite et du centre et que des parlementaires LR « frondeurs »s’étaient réunis la semaine dernière : « Il n’y a pas d’ambiguïté. Il y a la volonté de faire que François Fillon soit président de la République au mois de mai prochain (…) et que la droite et le centre fasse bloc, quelque soit le vent, la marée et la tourmente ».