La sénatrice des Yvelines, qui a tenu durant six années les rênes de la commission des affaires économiques, pourrait intégrer le gouvernement Barnier au poste de ministre déléguée au Commerce extérieur et au Tourisme. Elle s’est montrée très critique sur certains traités de libre-échange, comme le Mercosur.
Éric Woerth sur LR : « Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien »
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C’est un soutien de poids, mais un soutien qui peut aussi embarrasser Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy a annoncé, sobrement, hier, son soutien au Président sortant, non pas seulement pour faire barrage à Marine Le Pen, mais par « fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement. » Une nouvelle qui n’a pas dû déplaire à son ancien ministre du Budget, et sarkozyste de toujours, Éric Woerth, qui a rallié la majorité présidentielle il y a quelques mois : « C’est mieux que Nicolas Sarkozy soutienne Emmanuel Macron qu’il ne le soutienne pas. Il est très apprécié à droite, c’est une vraie parole, il a été le patron de la droite. »
« On peut quand même se retrouver dans un projet de gouvernement »
Mais alors cela ne peut-il pas constituer un problème pour l’électorat de gauche et mettre en péril le « en même temps » macronien ? « Nicolas Sarkozy est profondément social. Sa voix vient s’additionner avec des paroles plus à gauche, c’est l’ADN d’Emmanuel Macron. Il faut une forme de coalition, qu’importe le mot. Emmanuel Macron a réussi à casser ce clivage en approfondissant la démocratie française », répond Éric Woerth. Ainsi, d’après le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, « il faut discuter avec tous ceux qui pensent que la France est une France de progrès, que l’Europe est une solution, que le pouvoir d’achat est la résultante du travail et que le modèle social ne peut pas être un modèle social parapluie, qui aide tout le monde indifféremment. »
Cette description comprend-elle LR, l’ancien parti d’Éric Woerth ? La nouvelle du ralliement de Nicolas Sarkozy y est moins bien passée, sans surprise pour un parti fondé par l’ancien Président de la République lui-même. « C’est important d’avoir une vision unitaire, avec un programme enrichi, comme le dit Emmanuel Macron », explique Éric Woerth, qui voit clairement un rapprochement possible entre LR et la majorité présidentielle sortante : « Valérie Pécresse disait que le projet d’Emmanuel Macron était du copié-collé, donc on peut quand même se retrouver dans un projet de gouvernement. »
« Le général de Gaulle ou Jacques Chirac doivent se retourner dans leurs tombes, quand ils voient quelque chose d’aussi ambigu »
À cet égard, la division du parti sur l’attitude à adopter pour le second tour n’est pas vraiment du goût d’Éric Woerth : « LR ne peut pas se contenter de dire ‘faites ce que vous voulez parce qu’on n’aime pas Macron’. Que Mélenchon le dise … mais pas LR. LR n’est pas un observateur, il faut s’engager, pas uniquement par tweets. Le général de Gaulle ou Jacques Chirac doivent se retourner dans leurs tombes quand ils voient quelque chose d’aussi ambigu. »
L’ancien ministre du budget n’est pas tendre avec son ancienne famille politique, qu’il voit vouée à intégrer la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron : « À 4,5 %, je ne suis pas sûr qu’on survive. Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien. Leurs idées doivent perdurer dans une autre forme, ce n’est pas la première fois dans l’histoire de notre pays [qu’une telle recomposition se dessine]. »