Les cinq candidats à l’investiture LR se sont livrés à l’occasion de leur deuxième débat, dimanche soir sur BFMTV, à une véritable surenchère de propositions pour mettre un coup d’arrêt à l’immigration, allant de l’instauration de quotas au moratoire, en passant par le référendum. Le poids dans les sondages de Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, mais surtout du quasi-candidat Éric Zemmour, qui a fait de l’insécurité et de la place de l’Islam en France ses deux principaux chevaux de bataille, pourrait expliquer le positionnement très à droite de la campagne qui se joue au sein du parti.
« Je pense qu’Éric Zemmour a aidé à libérer la parole chez Les Républicains. », a reconnu mercredi, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, le vice-président du parti Gilles Platret. « Je pense que nous avons trop subi les oukases idéologiques de la gauche ces dernières années, nous n’avons pas osé mettre des mots sur des réalités que pourtant nous voyons comme spectateurs ou comme acteurs, en tant qu’élus locaux, sur le terrain », soutient-il.
En 2022, « la survie du parti pourrait être engagée »
« Nous avons un besoin de franchise et de vérité, si Éric Zemmour nous y a aidés tant mieux. Mais je pense que la réalité nous le commande », poursuit le maire de Chalon-sur-Saône. « Si nous ratons ce coche, si LR ne met pas des mots sur des réalités visibles par nos concitoyens, nous passerons à côté de l’élection. Et si jamais nous ne sommes pas au deuxième tour, nous aurons beaucoup de difficultés à franchir le cap présidentiel, la survie du parti pourrait être engagée », avertit l’élu.
« Je ne pense pas qu’Éric Zemmour soit d’extrême droite »
Interrogé sur le positionnement idéologique d’Éric Zemmour, dont certains craignent qu’il ne prenne des voix à la droite républicaine dans l’hypothèse d’une candidature, Gilles Platret reconnaît que cette question « fait débat » au sein de LR.
« Je ne pense pas qu’Éric Zemmour soit d’extrême droite », lâche-t-il. « Pour moi, il a une lecture de droite de ce qu’il se passe sur le terrain », poursuit l’ancien porte-parole de Laurent Wauquiez, qui attend désormais de pouvoir juger le polémiste à l’aune de son programme. « Si Éric Zemmour, qui est très bon sur le constat, est mauvais sur les solutions, je pense que l’affaire ne passera pas Noël. »