Etat de droit :  Fabius, Moscovici « imposent leur vision du monde », dénonce Eric Zemmour
« Aujourd’hui, l’Etat de droit, c’est l’Etat socialiste. Ce sont les socialistes, qui ne représentent plus que 3 % dans le pays, qui dirigent le pays », lance Eric Zemmour, qui dénonce le fait que ce sont des anciens socialistes, Laurent Fabius et Pierre Moscovici, qui dirigent le Conseil constitutionnel et la Cour des comptes.

Etat de droit : Fabius, Moscovici « imposent leur vision du monde », dénonce Eric Zemmour

« Aujourd’hui, l’Etat de droit, c’est l’Etat socialiste. Ce sont les socialistes, qui ne représentent plus que 3 % dans le pays, qui dirigent le pays », lance Eric Zemmour, qui dénonce le fait que ce sont des anciens socialistes, Laurent Fabius et Pierre Moscovici, qui dirigent le Conseil constitutionnel et la Cour des comptes.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La leçon, la veille, de Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, au candidat d’extrême droite, n’aura visiblement pas eu d’effets. Invité ce mercredi matin de la matinale de Public Sénat spéciale présidentielle, « Bonjour chez vous », Eric Zemmour a réitéré ses attaques contre l’institution de la rue de Montpensier.

« Je remettrai en cause les textes fondamentaux. C’est la Déclaration des droits de l’Homme, je sais »

Evoquant sa volonté d’instaurer une « immigration zéro », il reconnaît que cela impose de revenir sur certains textes. « Je remettrai en cause les textes fondamentaux. C’est la Déclaration des droits de l’Homme, je sais », soutient le candidat, pour qui « le pilier de la démocratie, c’est le peuple ». Puis il ajoute : « Je ne remets absolument pas en cause la Déclaration des droits de l’Homme, les principes même de l’Etat de droit, mais je remets en cause la liberté qu’ont les juges, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, d’imposer leur doxa au peuple qui n’en veut pas », précise-t-il. « Le peuple tranchera » par « référendum », ajoute Eric Zemmour, qui entend « mettre fin au regroupement familial » par cette voie. Mais pour cela, il faut « changer le cadre juridique ».

« Au temps du général de Gaulle, le Conseil constitutionnel ne se permettait pas de prendre un principe dans la Déclaration des droits de l’Homme pour juger une loi. Ce n’était pas prévu. C’est le juge constitutionnel qui a inventé ce rôle le 16 juillet 1971. C’est un putsch judiciaire » va jusqu’à dire Eric Zemmour.

« Ce sont les socialistes, qui ne représentent plus que 3 % dans le pays, qui dirigent le pays »

Le candidat d’extrême droite cite dans sa démonstration… les marxistes, qui disaient « le droit, c’est le produit des rapports de force de la société ». « Ça ne tombe pas du ciel. C’est Laurent Fabius qui est président du Conseil constitutionnel aujourd’hui, un ancien premier ministre socialiste. Qui est président de la Cour des comptes ? Pierre Moscovici, un ancien ministre socialiste. Le vice-président du Conseil d’Etat, c’est Monsieur Tabarot (ou plutôt Didier-Roland Tabuteau, ndlr), un ancien membre des cabinets Aubry et Kouchner. Aujourd’hui, l’Etat de droit, c’est l’Etat socialiste. Ce sont les socialistes, qui ne représentent plus que 3 % dans le pays, qui dirigent le pays », lance Eric Zemmour. Et de conclure : « A travers l’Etat de droit, les juges, qui sont dirigés par des socialistes, imposent leur vision du monde ». Malgré tout, il veut que « le Conseil constitutionnel garde son rôle de contrôle des lois ».

Mardi, Laurent Fabius avait réagi aux attaques d’Eric Zemmour (ou d’autres), sans le citer. « Il ne faut pas confondre l’Etat de droit et l’état du droit », a-t-il recadré. Ce dernier peut être modifié par le législateur, alors que « l’Etat de droit, c’est autre chose. Ce sont les principes fondamentaux qui font que la France est, et restera une démocratie », a rappelé le président du Conseil constitutionnel, évoquant « l’indépendance de la justice », « la liberté de la presse », ou « d’association ». Et de pointer « des personnalités qui disent que ces règles de droit, au fond, il faudrait les mettre en cause ». Il pense qu’il « serait extrêmement dangereux » de revenir sur cet Etat de droit. « Le droit, c’est important en démocratie. Il faut y être attentif », dit encore Laurent Fabius, qui conclut : « Dans toute une série de pays, il y a eu des remises en cause du droit. En France, il faut veiller à ce que ce ne soit pas le cas ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Etat de droit :  Fabius, Moscovici « imposent leur vision du monde », dénonce Eric Zemmour
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le