Éric Zemmour officialise sa candidature à l’élection présidentielle

Éric Zemmour officialise sa candidature à l’élection présidentielle

Fin d’un faux suspens. Éric Zemmour a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux, mardi 30 novembre. « Il n’est plus temps de réformer la France mais de la sauver », a clamé le polémiste d’extrême-droite. Micro au premier plan, la mise en scène se calque sur l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.
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« Il n’est plus temps de réformer la France mais de la sauver, c’est pourquoi j’ai décidé de me présenter à l’élection présidentielle. » Éric Zemmour a mis fin au faux suspens autour de sa candidature à la magistrature suprême. Dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux à la mi-journée, mardi 30 novembre, l’ancien éditorialiste du Figaro et de Cnews se présente comme la seule solution au « déclin et à la décadence » instaurés par les gouvernements précédents.

Micro au premier plan, la mise en scène se veut un clin d’œil appuyé à l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle. « Aidez-moi, rejoignez-moi », a scandé le polémiste. Un choix scénographique qui ne manquera pas d’être mis en miroir de ses propos - contestés par les historiens - selon lesquels Pétain aurait « sauvé des juifs de France » pendant la Seconde Guerre mondiale.

Entrecoupée d’images de violences urbaines, cette vidéo reprend les thèmes de prédilection du désormais candidat à la présidentielle : l’immigration et la sécurité. « Ce pays que vous chérissez est en train de disparaître […] Vous êtes des étrangers dans votre propre pays, vous êtes des exilés de l’intérieur », accompagne la voix d’Éric Zemmour. Une référence à la théorie complotiste du « grand remplacement » de la population européenne par des immigrés non européens.

Éric Zemmour a fait le procès du président de la République, estimant qu’Emmanuel Macron était « une synthèse de ses deux prédécesseurs en pire ». Pêle-mêle, il s’en est aussi pris aux « bien-pensants », aux « élites », aux universitaires, journalistes, syndicalistes, ainsi qu’aux « islamo-gauchistes » et aux tenants de « la théorie du genre ».

L’officialisation de la candidature d’Éric Zemmour arrive au moment où sa précampagne connaît un certain essoufflement caractérisé par une baisse sondagière. Le dernier déplacement du candidat à Marseille a été « compliqué » de l’aveu même de Stanislas Rigault, qui anime « Génération Z », le mouvement de jeunesse du candidat. Cette visite chahutée s’est terminée par un échange de doigts d’honneur avec une passante. Un épisode qui succède à la polémique déclenchée par sa visite, le 13 novembre, devant le Bataclan où il avait accusé François Hollande « de ne pas avoir protégé les Français. »

Le candidat a également connu quelques remous en interne. L’omniprésence de sa conseillère, Sarah Knafo, est décriée. C’est notamment le grief d’un de ses conseillers de la première heure, Pierre Meurin, qui fustige « l’immaturité politique » d’Éric Zemmour et sa brutalité dans une interview à l’hebdomadaire l’Express.

Dans le journal du soir, Le Monde, c’est l’ex-député européen et fondateur du SIEL, Paul-Marie Coûteaux qui lâchait : « Eric n’a pas l’onctuosité, la majesté naturelle. Son corps non politique est un problème. Il manque de distance, de componction, de magnanimité, ces vieilles vertus qui font un prince… » Plus contrariant encore, Éric Zemmour a perdu le soutien du financier Charles Gave, qui lui avait prêté 300 000 euros.

Éric Zemmour sera également sur le plateau du 20 heures de TF1 ce soir. Cette déclaration arrive opportunément à quelques heures du dernier débat des LR destiné à départager les candidats à la magistrature suprême. Le parti de la droite traditionnelle est pour l’heure resté cantonné à des débats portant sur l’immigration et la sécurité. L’orientation des débats n’est pas à mettre sur la présence d’Éric Zemmour mais sur les choix éditoriaux des chaînes organisant les débats, se défend la droite.

>> Lire aussi : Congrès LR : « Éric Zemmour se calque sur notre calendrier », juge Brice Hortefeux

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