Le chapitre européen de l’accord scellé la nuit dernière entre la France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) inquiète certains responsables de gauche, y compris au Parti socialiste, qui négocie actuellement les conditions de sa participation à cette alliance électorale. Ce lundi 2 mai, la possibilité de désobéir à certaines règles européennes a constitué — entre autres — un point de blocage pour le Parti radical de gauche (PRG). Le petit parti dirigé par Guillaume Lacroix, et qui a brièvement soutenu l’aventure présidentielle de Christiane Taubira cet hiver, a décidé qu’il ne joindrait pas à la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale ».
Invité d’Audition Publique (Public Sénat / LCP-Assemblée nationale / Le Figaro Live), le secrétaire national d’EELV, a assuré que son parti n’avait pas renié ses convictions européennes. « Est-ce que nous sommes pro-européens ? Oui. Est-ce que nous sommes satisfaits du fonctionnement actuel de l’Union européenne ? Non », a résumé Julien Bayou. « Europe Ecologie-Les Verts : je pense qu’on ne peut pas faire plus clair, nous sommes écologistes, nous sommes donc Européens », a ajouté celui qui avait d’ailleurs publié « Désobéissons pour sauver l’Europe », en 2018.
Dans un communiqué, EELV a expliqué que pour appliquer le programme de la Nouvelle Union populaire, et notamment son ambition environnementale, il faudrait être « prêt à désobéir à certaines règles européennes (en particulier économiques et budgétaires comme le pacte de stabilité et de croissance, le droit de la concurrence, les orientations productivistes et néolibérales de la Politique agricole commune etc.) » Tout en précisant que « cela ne peut se faire que dans le respect de l’Etat de droit ». Ce soir, Julien Bayou a également ajouté que la désobéissance aux traités devrait se faire « sans jamais sortir de l’Europe, de l’euro, ni agiter la désintégration de l’Europe ».
Alors que les règles de stabilité budgétaire ont été mises en sommeil à partir du début de la crise sanitaire en Europe, Julien Bayou s’est dit contre un « statu quo » aux règles qui étaient appliquées antérieurement. « Nous voulons agir pour réorienter le cours de l’Europe », a-t-il appelé. La France aurait cependant les moyens de provoquer un changement des traités par sa seule volonté ? A cette question, Julien Bayou considère que la Nouvelle Union populaire pourrait être épaulée sur le continent. « Nous avons des alliés en Europe pour ce faire, en Allemagne, en Irlande, au Benelux, en Finlande… »