Estrosi réunit sa « France audacieuse » en espérant peser à droite

Estrosi réunit sa « France audacieuse » en espérant peser à droite

Christian Estrosi, cofondateur de "La France audacieuse", réunit vendredi dans sa ville de Nice ce jeune mouvement principalement...
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Par Jérémy MAROT

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Christian Estrosi, cofondateur de "La France audacieuse", réunit vendredi dans sa ville de Nice ce jeune mouvement principalement animé par des maires de droite modérée et du centre, avec l'ambition de peser au sein d'une famille politique fracturée.

Après un an à structurer ce qui n'était au départ qu'un "club" d'élus locaux, M. Estrosi promet vendredi "la rentrée politique qui aura mobilisé plus que toutes les autres rentrées politiques, avec 6.000 militants" attendus au "festin Nissart", en clôture d'une journée de séminaire et ateliers dans la ville voisine de Saint-Laurent-du-Var.

Le maire (Les Républicains) de Nice, qui organise annuellement ce banquet géant, souhaite lui donner une résonance nationale en y invitant pour une allocution la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, par ailleurs dirigeante du mouvement Libres!. Signe de l'unité affichée au sein de cette frange de la droite qui, avec le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, se revendique gaulliste et sociale et prend résolument ses distances avec le patron des LR, Laurent Wauquiez.

Parmi les membres dirigeants de La France audacieuse, les maires de Toulouse Jean-Luc Moudenc, de Reims Arnaud Robinet, d'Angers Christophe Béchu ou encore d'Orléans Olivier Carré, suivent cette ligne, certains ayant même rendu leur carte LR après l'élection de M. Wauquiez.

"Mon parcours est dans la famille gaulliste et je ne suis pas celui qui, chez Les Républicains, fermera la porte et éteindra la lumière", plaide de son côté M. Estrosi qui espère pouvoir encore repriser les coutures d'une droite éparpillée.

"Si nous n'arrivons pas à agréger tous ces morceaux, après deux échecs à la présidentielle, la droite et le centre n'arriveront pas à porter de nouveau une offre moderne, de progrès, de réforme, qu'un grand nombre d'électeurs français espèrent", affirme-t-il à l'AFP.

"Est-ce que LR va être capable de se ressaisir par rapport au fait qu'aujourd'hui certains de ses dirigeants, pas forcément que le président d'ailleurs, sont là pour dire qu'il n'y a qu'une seule ligne ? Est-ce qu'on va être capable dans les mois qui viennent d'élargir le spectre?", s'interroge-t-il encore. "Qui mieux que les élus locaux issus de la droite et du centre (...) pour répondre à cela?", tranche-t-il.

- "Pas des faire-valoir" -

Désireuse de "défendre la voix des territoires" face à un exécutif supposément déconnecté des problématiques de terrain, dixit M. Estrosi, La France audacieuse entend dépasser le simple réseau d'élus pour devenir "un vrai mouvement citoyen", fort de 250 maires, 1.000 élus locaux mais aussi "15.000 adhérents".

L'ambition est aussi de se montrer force de propositions. Vendredi, le mouvement entend dévoiler des mesures contre le terrorisme, sur la fiscalité locale ou encore la cohésion entre territoires ruraux et urbains.

Face à la politique gouvernementale, le mouvement navigue entre deux eaux, distribuant bons et mauvais points. "On n'est pas des faire-valoir du gouvernement mais on a un état d'esprit commun", à savoir "une vision positive de la réforme", relève le maire d'Orléans Olivier Carré en vantant un "dialogue franc, direct et bienveillant".

Une attitude facilitée par les excellentes relations personnelles que nourrissent plusieurs cadres de La France audacieuse avec Édouard Philippe, issue des rangs de LR. "On ne fait pas de lobbying intense mais on a la sensation d'être vraiment écouté", glisse ainsi M. Carré.

De là à imaginer des alliances avec La République en marche en vue des prochaines élections européennes et municipales ?

"On n'est pas une structure de négociation nationale dans la perspective des municipales", réfute le maire de Palaiseau, Grégoire de Lasteyrie.

Un cadre LREM souligne que son parti "observe avec intérêt la démarche" de La France audacieuse. Mais "pas de discussions institutionnalisées" au programme, plutôt du "cas par cas" avec les maires, distinguant édiles "de projets" et "simples gestionnaires".

Et pour les européennes, "nous n'avons pas besoin des autres, ils ont besoin de nous", lance M. Estrosi. "Nous allons dire ce que nous attendons et ce que nous proposons pour le prochain mandat européen. Et nous verrons les positions qu'ils prennent par rapport à nos propositions", assure-t-il.

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