Le sort de la réforme des retraites est désormais entre les mains de François Bayrou. Après une semaine de négociations, les socialistes continuent de réclamer le gel du décalage de l’âge légal de départ avant de s’engager sur un accord de non-censure du gouvernement, mais la droite refuse d’en entendre parler. Les discussions avec le PS et l’exécutif pourraient se poursuivre mardi.
Estrosi s’étonne que LR veuille exclure Philippe qui “fait voter des lois de droite”
Par Public Sénat
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Christian Estrosi, maire LR de Nice, s'est étonné mercredi que Les Républicains menacent d'exclusion le Premier ministre Edouard Philippe, "de droite" et "qui fait voter des lois de droite".
"Alors que l'heure est grave, alors qu'on doit se prononcer sur des propositions en matière de terrorisme, sur la lutte contre la radicalisation (...), ça me paraissait plus d'actualité que d'évoquer l'exclusion d'un Premier ministre de droite qui fait voter par son gouvernement et par le Parlement des lois de droite" a affirmé M. Estrosi sur Europe 1.
Sur la cinquantaine de personnalités présentes au bureau politique de LR mardi soir, seul M. Estrosi avait voté contre l'exclusion, finalement assortie d'un sursis de huit jours, du ministre Gérald Darmanin.
"Je ne me reconnais pas dans cette droite-là, moi je suis d'une droite qui veut accompagner des réformes de droite", a insisté l'ancien ministre.
"Il y a un Congrès à la fin de l'année, le moment du grand débat, on veut prendre des mesures politiques avant que ce soit le Congrès qui aborde le débat politique", a-t-il souligné.
"J'avais dit au mois de juin que l'idée selon laquelle le parti se renforce en s'épurant, c'est une vieille thèse stalinienne (...). Je continuerai au sein du bureau LR, tant qu'on m'y admettra, à faire valoir cela, en étant convaincu qu'il y a des millions de Français qui pensent à droite et qui attendent une autre expression de la part de la droite", a ajouté le maire de Nice.
Pour lui, la décision du BP de LR d'accorder huit jours à plusieurs de ses ténors, Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Franck Riester et Thierry Solère, pour "s'expliquer" avant une éventuelle exclusion, est "une attitude quelque part sectaire".
"Quand je vois les mots utilisés, cette soif de vengeance tout simplement parce que nous n'avons pas eu de candidat au second tour de l'élection présidentielle, parce que nous avons perdu les législatives, il faut faire preuve d'humilité", a encore demandé M. Estrosi.
"Vouloir exclure Edouard Philippe de LR c'est grotesque, d'autant plus que les députés et sénateurs LR votent le plus grand nombre des textes du Premier ministre", a jugé pour sa part Jean-Pierre Grand, sénateur LR de l'Hérault, dans un message à l'AFP.