Bien sûr il y a eu les décès -plus de 300 000 sur le continent-, les deuils et le chagrin des familles, bien sûr il y a eu les loupés dans la gestion de la crise en ordre dispersé de l’Union. Mais dans le même temps, le Coronavirus a obligé les institutions et les chefs d’Etats européens à bouger les lignes, et à réinterroger les dogmes, notamment budgétaires que l’on pensait indépassables.
Une nouvelle solidarité en Europe
Pour l’eurodéputée finlandaise, Heid Hautala, il y a d’abord un premier constat : « l’Union européenne va gagner en compétence dans le domaine de la santé publique. On est tous dans le même marché interne, dans la même équipe et si un pays souffre de quelque chose, comme c’est le cas avec la pandémie, il faut trouver une issue globale ensemble. Ça, c’est la nouvelle solidarité pour moi. » Pour l’élue verte, l’espoir c’est donc que le virus de la covid-19 -19 oblige et réoriente la construction européenne, notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Il y a une liaison entre la pandémie et la biodiversité par exemple. Il faut mieux respecter la nature, créer un modèle de société économique et social qui donne des réponses à la crise climatique et je suis convaincue que les programmes européens sont en train d’intégrer complètement la dimension écologique. Et en tant que députée verte, je suis très heureuse de cela mais ce n’est pas clair que les forces progressistes vont gagner ici car il y aura toujours des entreprises qui ne voudront pas changer leur modèle économique. »
Mais l’Europe a également déçu y compris sur les bancs du Parlement européen. « L’UE n’a pas su gérer cette crise mais ce n’est pas la seule. Le gouvernement de mon pays n’a pas su le faire non plus. Ils n’ont pas prêté attention à ce qui se passait en Chine ou en Italie au début et ont réagi mal et tard », assène Mazali Aguilar, eurodéputée espagnole de Vox.
« Une révolution européenne du bon sens », contre « révolution verte » et solidaire
Crise ou pas, cette eurocritique le reste et dénonce une Europe encore trop technocratique. « On parle de révolution mais de quelle révolution parle-t-on ? Moi je vous parle de la révolution du bon sens. Pour moi cela signifie de défendre l’économie réelle et pas l’économie des lobbies, pas l’économie verte et pas la stratégie de la ferme à l’assiette qu’on veut nous imposer comme la seule solution. Par exemple, l’agriculture conventionnelle peut parfaitement coexister avec l’agriculture biologique. » Les clivages politiques habituels demeurent donc.
Et si l’embellie venait de l’opinion publique ? Selon un récent sondage, dans huit pays européens 61 % des personnes interrogées ont évalué positivement les efforts des 27 états membres face à la covid-19. Une opinion favorable en nette progression…
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