Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, était présent ce matin à la réunion de groupe des Républicains au Sénat. Alors que la polémique enfle sur la lutte contre le terrorisme et le retour de l’état d’urgence après les propos de Laurent Wauquiez, Christian Jacob a confirmé qu’il était sur la même ligne que le président des Républicains : « C’est une position constante des Républicains. Elle ne date pas d’aujourd’hui, elle date de 2015. L’état d’urgence nous a protégés. Ne plus l’avoir c’est baisser la garde. »
Le député regrette les dispositions que prévoyait l’état d’urgence dans un contexte de menace terroriste toujours élevée : « On a plus la possibilité de faire des perquisitions administratives ni des assignations à résidence. Les préfets ne peuvent plus faire de fouilles de véhicules et de bagages. Nous avons dit au moment de sa levée que c’était une faute et une erreur. C’est la raison pour laquelle nous demandons son rétablissement et toutes les mesures qui vont avec, tant que la menace est forte. »
Pour rappel, plusieurs dispositions de l’état d’urgence sont entrées dans le droit commun à travers la loi du 30 octobre 2017, considérée comme « liberticide » à gauche et chez des organisations de défense des droits de l’homme.
« On a déjà des arsenaux législatifs et sécuritaires mais on ne les applique pas »
Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, est plus mesuré sur le retour de l’état d’urgence : « On peut toujours réfléchir et s’il y a des mesures à prendre, prenons-les. Ma ligne est que l’on a déjà des arsenaux législatifs et sécuritaires mais on ne les applique pas. Il faut déjà appliquer les lois qui existent car on ne les applique pas toujours et partout. »
Lutte contre le terrorisme : « On a déjà des arsenaux législatifs et sécuritaires mais on ne les applique pas » selon Bruno Retailleau
Jean Bizet, sénateur (LR) de la Manche, souhaite quant à lui plus de sévérité mais estime que la rétention administrative pour tous les fichés S serait difficile à mettre en place : « La rétention administrative pour tous les fichés S, c’est techniquement, et non juridiquement, extrêmement difficile. Je serai plutôt pour une sévérité accrue de la loi(…) Il faut accroître les peines pour les gens qui sont sur le territoire depuis longtemps mais aussi avec pour leur environnement. Nous sommes en état de guerre. »
Il conclut en estimant qu’Emmanuel Macron pourrait se montrer plus ferme après l’attentat de Trèbes : « Monsieur Macron, qui a le coup de menton facile sur certains sujets, pourrait l’avoir la aussi. Je ne le vois pas, je ne le sens pas, je ne le ressens pas. »
Jean Bizet : "La rétention administrative pour tous les fichés S est techniquement difficile à mettre place."