Le gouvernement "n'exclut pas d'ajuster" la loi de modernisation de l'économie (LME), qui régit les négociations commerciales entre distributeurs et industriels, afin d'arriver à déterminer un prix juste pour les produits des agriculteurs, déclare le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, dans un entretien au Figaro.
"Les organisations de producteurs doivent pouvoir négocier des prix leur permettant de vivre de leur métier", a-t-il souligné dans cet entretien dans l'édition de lundi, jour de lancement des travaux des ateliers des Etats généraux de l'alimentation.
"Il existe des dispositions de la loi Sapin II qu'il faut utiliser, d'autres qu'il faut modifier: une mission parlementaire évaluera cela en fin d'année", a indiqué le ministre.
"Nous n'excluons pas non plus d'ajuster la LME" de 2008, a-t-il ajouté. "Si nécessaire, nous pourrions passer par des ordonnances ou décrets pour être opérationnels rapidement et donner un signal pour la reprise des négociations commerciales annuelles mi-octobre", a-t-il par ailleurs suggéré, indiquant qu'ensuite il reviendrait aux filières de se saisir des outils mis à leur disposition.
Egalement interrogé sur la crise des oeufs contaminés, M. Travert a indiqué qu'il recevrait "les représentants de la filière dans les prochains jours pour faire un point avec eux" au sujet de l'amitraze, un insecticide interdit et dont des traces sont actuellement recherchées dans les oeufs français car il a été utilisé dans "quelques élevages" français de poules.
M. Travert a estimé qu'il fallait "renforcer les moyens de veille sanitaire au niveau européen" et indiqué avoir demandé que soient "harmonisées" les mesures de gestion des élevages et des produits alimentaires contaminés. Une communication est prévue au sommet informel des ministres européens de l'Agriculture à Tallinn début septembre et une réunion aura lieu à la Commission européenne le 26 septembre, a-t-il précisé.