Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne … : un parfum de guerre froide
Par Public Sénat
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Les États-Unis doivent annoncer aujourd’hui de nouvelles sanctions contre la Russie, après avoir engagé des frappes aériennes en Syrie, ce week-end. De son côté, Vladimir Poutine, a mis en garde les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, en indiquant que si de nouvelles frappes étaient effectuées, ce serait « inévitablement le chaos » dans les relations internationales. Un parfum de guerre froide, qu’avait pressenti Pierre Haski, président de Reporters sans frontières et journaliste spécialiste des questions internationales, qui publie « Les années 50 : Et si la guerre froide recommençait ? » (La Martinière), coécrit avec Pascal Blanchard et Farid Abdelouahab.
« L’histoire ne se répète pas, mais elle a des fondamentaux »
« L’histoire ne se répète pas, mais elle a des fondamentaux » explique-t-il. « Aujourd’hui, on est débarrassé du vernis idéologique : il n’y a plus le communisme, il n’y a plus un occident porteur de valeurs de la même manière (…) et pourtant les blocs sont toujours là. La Chine qu’on voit émerger dans les années 50, avec Mao, et qui ensuite rompt avec l’Union Soviétique, elle est aujourd’hui un des piliers de ce nouvel ordre mondial qui se cherche et qui a du mal à se trouver. Donc, replonger dans les années 50, pour comprendre les racines de ce qui se passe aujourd’hui, c’est passionnant ».
Pierre Haski raconte que les mots employés par les dirigeants actuels sont parfois repris de l’époque de la guerre froide : « Aujourd’hui dans le vocabulaire américain, vous avez les mots de la guerre froide qui reviennent. Le « containment » [endiguement, en français – NDLR], c'est-à-dire, canaliser un pays (…) est tout le temps employé (…), à l’égard de la Chine. Comme il l’était autrefois, à l’égard de l’Union Soviétique. »
Certains dirigeants aiment « imiter » aussi certains codes visuels de l’époque, pour se donner une assise plus forte : « Xi Jinping, il y a deux ans a fait un grand défilé militaire. Il est en tenue Mao et il harangue les foules à partir d’une voiture décapotable berline, ancienne mode, avec trois micros devant lui, qui sont des micros chromés comme dans les années 50. Il y a la même photo avec Mao, qui faisait exactement la même chose. Cette référence aux années 50, elle est parfois nécessaire pour trouver la légitimité. Elle l’est dans le cas de la Chine, elle l’est dans le cas de la Corée du Nord. La crise de la Corée du Nord est aujourd’hui avec le petit-fils de celui qui a fait le premier conflit de la guerre froide. »
Face à cette période incertaine, doit-on s’alarmer ? « Il faut être inquiet parce qu’on est dans un monde sans gouvernance » répond le président de Reporters sans frontières.
« Pendant la guerre froide, il y a eu des périodes de crises (…) il y a eu des périodes de très très fortes tensions : A Berlin, à Cuba. Et puis après il y a eu une règle du jeu : (…) la coexistence pacifique (…) On n’a pas ça aujourd’hui. On est dans la période, équivalent d’avant, c'est-à-dire sans règle. Entre Poutine d’un côté et Donald Trump de l’autre, vous pouvez m’expliquer où est la règle du jeu ? »
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Pierre Haski, en intégralité :