Lundi, le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) a rendu un rapport très alarmant. Un million d’espèces sont menacées d’extinction à court terme.
Pour Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, responsable de la biodiversité, cette étude est « encore plus alarmante que ce que l’on pouvait imaginer ». « Ce qui est encore plus alarmant c’est qu’il y a un niveau de données qui caractérise cette dégradation de la biodiversité. Il y a la diversité des milieux et des régions de la planète, et il y a le fait que tout cela vient de plus de 15 000 publications (…) c’est très robuste et cela a été travaillé par des experts de plus d’une cinquantaine de pays. »
Le vice-président de France Nature Environnement tient à souligner que l’homme ne se rend pas suffisamment compte que sa survie dépend de cette biodiversité : « Nous-même en dépendons parce que notre alimentation, notre eau pure, notre air, le stockage du carbone, la fertilité des sols etc. dépendent de ce bon fonctionnement (…) Aujourd’hui, on voit bien que cette interaction touche l’humanité (…), tout le vivant mais aussi notre vie de demain et aussi notre économie de demain. »
Et il poursuit : « Le changement que les activités humaines font peser sur les milieux, sur les espèces botaniques ou animales est dans une temporalité qu’on n’a jamais vue. C’est-à-dire que les espèces n’ont pas le temps de s’adapter, de trouver des souches résistantes, de se croiser etc. et donc il y a une perte nette de biodiversité très très importante. »
Un rapport avec des solutions
Jean-David Abel explique que ce rapport « liste toute une série de solutions » : « [Ce rapport] dit que (…) si on agit de façon forte, déterminée et ambitieuse, si on y met les moyens, en quelques décennies on peut non pas retrouver un état initial, mais restaurer des populations de façon très très importante. »
Et si l’action de chaque citoyen compte (par son vote, par sa carte de crédit) pour « influer sur le monde économique, sur les décideurs », Jean-David Abel insiste sur le fait que les changements doivent principalement venir des États : « Aujourd’hui, si vous parlez de normes, de réglementations, de régulation (par exemple des marchés), ce sont évidemment les États et les gouvernements qui ont les choses en main. »
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Entretien avec Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, responsable de la biodiversité (en intégralité)